Les églises d’Ahuntsic-Cartierville ne pourront pas accueillir plus de 25 personnes à la fois pour les messes de Noël célébrant la Nativité. Des restrictions qui réduisent considérablement l’ampleur de l’une des principales célébrations chrétiennes de l’année. Une situation qui pousse certains à se demander si cela vaut encore la peine de célébrer Noël dans un lieu de culte.
À l’église de la Visitation, il y aura trois messes de Noël le 24 décembre, soit une de moins qu’en temps normal. «On a réduit le nombre parce que c’est le même prêtre qui va dire toutes les messes. Il ne peut pas célébrer trois offices en une seule soirée», explique le curé et administrateur de la paroisse, Louis-Marie Butari.
Alors qu’il reste encore plusieurs jours avant les festivités, le curé assure que le téléphone ne dérougit pas à l’église. C’est d’ailleurs par ce mode que les gens peuvent s’inscrire pour participer aux célébrations et éviter ainsi de se faire fermer la porte au nez une fois arrivé sur place.
«Les gens demandent au téléphone si la messe aura la même teneur comme les années passées. C’est quand même la grande fête de l’incarnation de notre seigneur Jésus-Christ», confie le père Louis-Marie.
Annulations?
Marc-André Doran, organiste en résidence à la Visitation depuis 38 ans, se demande si c’est encore probant de tenir des célébrations et des messes de Noël avec aussi peu de gens. «Avec 25 personnes par messe, c’est presque ingérable», confie-t-il.
Pour lui, même l’inscription au téléphone est problématique notamment pour ceux qui n’appelleront pas.
«À la Visitation, nous avons habituellement 425 personnes dans l’église par messe de Noël. Combien de gens dans le voisinage vont vouloir y aller et vont se voir faire virer dans le stationnement ?», se demande celui qui officie à l’orge de la Visitation.
Il se dit qu’il ne serait pas étonné de voir des fermetures ou des annulations. «Je regarde passer les jours et je me demande si nous allons nous rendre aux messes?», s’inquiète-t-il.
Pourtant, il est à l’horaire pour les cérémonies programmées à la Visitation. Il accompagnera la soprano Anne-Marie Beaudette pour la nuit du réveillon de Noël.
Aménagement
Mgr Roger Dufresne, vicaire de l’évêque de l’archidiocèse de Montréal, qui administre 12 paroisses, prévient que tout peut changer d’ici le 24 décembre.
«Est-ce qu’il n’y aura pas un confinement généralisé et il n’y aura même pas une messe de minuit. On ne sait pas comment ça va se faire», observe-t-il.
Il rappelle que c’est aux églises d’analyser la pertinence d’organiser les célébrations.
À Bordeaux-Cartierville par exemple, l’église Notre-Dame-des-Anges prévoit accueillir 50 personnes par messe en installant 25 fidèles à l’église même et 25 autres au sous-sol.
Un aménagement similaire aura lieu à l’église Saints-Martyrs-Canadiens, à Ahuntsic.
«On pourrait monter des crèches et les gens pourront visiter dans la journée. Ce n’est pas comme la messe dans la nuit de Noël avec son atmosphère spéciale», convient Mgr Dufresne.
Guy Robert, un paroissien de l’église de la Visitation, s’est déjà inscrit pour la messe de 21h. Il ira avec sa conjointe.
«Ce ne sera pas l’ambiance des grands rassemblements, mais cela vaut encore le coup d’y aller, notamment pour ceux qui n’ont pas la chance d’aller à l’église plus souvent», croit-il.
Pour accueillir un maximum de gens, des églises du Québec ont décidé de programmer des messes le 24 décembre à partir de 13h.