lang="fr-FR" > Deux débats citoyens sur la sécurité : la population en alerte
Ahuntsic-Cartierville

Deux débats citoyens sur la sécurité : la population en alerte

Est-ce qu’il y a péril en la demeure? Certainement pas. Mais on a beaucoup parlé de sécurité la semaine écoulée à Ahuntsic. D’abord avec la tenue, le 28 mai, de la rencontre publique sur la sécurité urbaine. Ensuite, deux jours plus tard, lors de la soirée publique sur la sécurité organisée par Tandem Ahuntsic-Cartierville à l’école Saint-Simon-apôtre.

« Pourquoi le quartier Ahuntsic serait-il plus sécuritaire qu’un autre? » La question a été posée par Sophie Martineau, résidente d’Ahuntsic, qui assistait à la rencontre publique sur la sécurité urbaine organisée par l’arrondissement au centre communautaire de la rue Laverdure.

Cette interrogation ouvrait le débat autour du sentiment de sécurité. Comment l’évaluer en l’absence d’un élément de comparaison? Comment l’estimer en l’absence de sondage?

La rencontre a été organisée au centre communautaire en deux volets. Un premier pour les aînés, en après-midi, et un second ouvert à tous, plus tard en soirée. En tout, 35 personnes ont participé à la rencontre. Une baisse significative par rapport à l’année dernière alors que 75 personnes s’étaient déplacées en avril 2013, pour évoquer les problèmes de sécurité.

Est-ce révélateur du sentiment de sécurité de la population? « S’il y avait des problèmes graves ou urgents, je pense qu’on aurait eu 200 personnes dans la salle », a souligné Claude Champagne, animateur de la soirée.

Une observation toutefois reconsidérée par Azzedine Achour, coordonnateur de la table de concertation de quartier, Solidarité Ahuntsic, qui a fait remarquer que la qualité et la pertinence des interventions valent souvent plus que le nombre.

La circulation et compagnie

Les problèmes sont connus. Le commandant Benoit Amyot du Poste de quartier (PDQ) 27 du Service de police de Montréal (SPVM) a mis en évidence les chiffres. Il y a eu 44 accidents touchant les piétons et 22 concernant les cyclistes en 2013. Les problèmes de circulation automobile sont clairement diagnostiqués. Il y a les problèmes aux intersections problématiques et les temps des feux de circulation pour les piétons ne sont pas assez longs.

Les personnes âgées ont évoqué plusieurs fois le temps imparti aux piétons pour traverser aux feux de circulation. Une situation qui ne pourrait changer qu’avec l’engagement des citoyens, comme l’a souligné la conseillère d’Ahuntsic, Émilie Thuillier. Les grandes artères sont du domaine de la ville-centre et les requêtes des citoyens sont indispensables pour améliorer la situation.

Mais on n’a pas peur que des voitures qui roulent vite à Ahuntsic. « Il y a de la prostitution en plein jour à l’angle de la rue Fleury et du boulevard Saint-Laurent » a interpellé un citoyen dans l’assistance. Des problèmes que personne ne semble ignorer. « On vous invite à nous informer quand vous observez des situations de ce genre », a suggéré le commandant Amyot.

Prostitution et incivilité

Louise Giguère, directrice de rue, action, prévention, jeunesse (RAP Jeunesse) a confirmé la présence de prostituées dans certains secteurs d’Ahuntsic. Son organisme gère les travailleurs de rue qui sont en contact direct avec les travailleuses du sexe, les itinérants, les jeunes qui occupent les parcs.

« On ne se sent pas en sécurité au parc Meunier Tolhurst, a indiqué une citoyenne. Ça sent le pot à plein nez, il y des attroupements de jeunes. »

Pourtant, relève Sarra Atti, les surveillants de parcs ont apporté une nette amélioration dans les parcs et renforcé le sentiment de sécurité. « Ils connaissent les jeunes et ils sont respectés, cela a beaucoup réduit les incivilités », note-t-elle. Depuis 2013, l’arrondissement a mis en place 37 surveillants et préposés dans 11 parcs. Tandem et le PDQ ont également déployé des patrouilleurs à vélo.

Des attroupements suspects, on en a signalé aussi dans le secteur Saint-Simon, près de l’école.

Saint-Simon, un autre point chaud

Ils n’étaient pas très nombreux à l’école Saint-Simon apôtre le 30 mai. Pourtant, cette rencontre était organisée à la demande des citoyens. Elle était destinée à renforcer le sentiment de sécurité chez les résidents du secteur.

Toutefois, les observations entendues par les deux animateurs de la soirée, George Turner de Tandem et George Manoli, agent sociocommunautaire du PDQ 7, révélaient quelques inquiétudes.

« J’ai dû menacer un itinérant, qui fumait du crack sous la fenêtre de ma fille, d’appeler la police pour qu’il s’en aille », raconte Simon A., un habitant du quartier Saint-Simon.

Dans le parc près de l’école, on rapporte la présence de seringues souillées ou de petits sacs de plastique de comprimés de crack.

À travers les propos, aucune panique. Mais surtout une vigilance accrue des citoyens et une interpellation évidente des autorités responsables de la sécurité.

Combien coûte la sécurité?

En 2013, l’arrondissement a alloué 1 532 743 $ pour le maintien de la sécurité. L’enveloppe la plus importante est destinée au volet accueil et entretien des parcs avec plus de 502 000 $. Une part non négligeable, 174 500 $, a été attribuée à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Hormis la part destinée au projet accueil et surveillance des parcs, les sommes ont été gérées par les organismes communautaires présents sur le territoire d’Ahuntsic-Cartierville.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version