Anjou

Polystyvert reçoit 3,5 M$ du fédéral pour recycler le polystyrène

Solenne Brouard, fondatrice de l’entreprise Polystyvert.

Une entreprise d’Anjou reçoit un investissement de 3,5 M$ du gouvernement du Canada afin de construire une première usine à pleine échelle de recyclage du polystyrène. Celle-ci pourrait éviter le dépôt de milliers de tonnes de cette matière non biodégradable dans les sites d’enfouissement.

Simplement baptisée Polystyvert, cette entreprise créée en 2011 utilise une huile essentielle pour dissoudre le polystyrène «comme du sucre dans du café». Contrairement au recyclage mécanique, ce procédé permet de recycler du polystyrène contaminé.

L’investissement de 3,5 M$, le deuxième versé à l’entreprise par le programme Technologies du développement durable Canada (TDDC), permettra à Polystyvert «de franchir les dernières étapes vers la construction d’une première usine commerciale pleine-échelle», indique la fondatrice de Polystyvert, Solenne Brouard.

Elle soutient que le procédé créé par son entreprise permet de recycler 95% de la matière traitée. À terme, l’usine pourrait recycler autour de 7000 tonnes de polystyrène par année.

«Le polystyrène, utilisé notamment pour emballer des aliments, est rarement recyclé ou accepté par les programmes de collecte en bordure de la rue. Cette matière non biodégradable est souvent incinérée ou finit dans des sites d’enfouissement ou, pire encore, dans l’océan ou une autre zone naturelle, où elle peut causer des dommages importants», peut-on lire dans le communiqué du ministère de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie.

Une première usine

Si le terrain pour accueillir cette usine n’est pas encore confirmé, Mme Brouard souhaite la construire dans la grande région de Montréal, afin de limiter le transport.

«Notre objectif à nous, c’est quand même de limiter les gaz à effet de serre, donc on va essayer de ne pas aller trop loin. On a repéré plusieurs terrains sur l’île, mais ça pourrait être sur la Rive-Sud, par exemple», explique Mme Brouard.

Cette usine recyclerait essentiellement le polystyrène provenant de la région métropolitaine. Il pourrait en revanche avoir des exceptions, mentionne la fondatrice.

«S’il y a un distributeur de poissons ou de glacières de Sherbrooke ou de Québec, on va prendre [leur polystyrène], parce qu’il est vraiment très intéressant à cause de la masse molaire.»

Mme Brouard explique que le polystyrène utilisé pour les glacières a une masse molaire particulièrement élevée, autrement dit, que c’est un produit de très bonne qualité.

Selon une étude de Recyc-Québec datant de 2012, plus de 20 000 tonnes de polystyrène étaient jetées par les foyers du Québec chaque année. Du lot, seulement 20% étaient récupérés.

Mme Brouard estime que 40 000 tonnes sont jetées par le milieu industriel, ce qui fait donc un total de 60 000 tonnes par année si on additionne les deux secteurs.

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