LaSalle

Une nouvelle usine de béton pourrait-elle voir le jour à LaSalle?

terrain appartenant à la Ville de Montréal

Le terrain appartenant à la Ville de Montréal convoité par Béton provincial.

Une nouvelle usine de béton pourrait-elle être implantée dans les prochaines années à LaSalle? Béton provincial souhaite y faire l’achat d’un terrain appartenant à la Ville de Montréal, espérant y «construire une usine de béton et un bâtiment d’assemblage de pièces de béton préfabriquées», une démarche estimée vaine par l’administration municipale.

L’entreprise, qui est le plus important fournisseur de béton au Québec, a récemment engagé un lobbyiste pour faire de la représentation auprès de l’administration municipale en ce sens. Cette usine pourrait être la troisième de l’entreprise sur le territoire montréalais.

Le terrain convoité se situe sur la rue Saint-Patrick, à côté du dépôt municipal de neiges usées Angrignon. Il s’agit plus précisément du terrain désigné par le Service de l’environnement de la Ville de Montréal pour accueillir le futur centre de biométhanisation de LaSalle, dont les travaux de décontamination en vue de la construction de l’usine doivent débuter ce printemps.

Durant les consultations publiques sur le budget 2022 de la métropole, en janvier, le directeur du Service, Roger Lachance, s’était toutefois gardé de dévoiler un échéancier pour la construction du centre. Il avait expliqué que la réalisation du projet restait sujette à une analyse de l’«évolution des besoins de détournement des matières résiduelles». «Nous allons le construire au moment où nous allons en avoir besoin», avait résumé M. Lachance.

Béton provincial a refusé de commenter son initiative.

Fin de non-recevoir de la Ville

Du côté de l’administration municipale, on indique que la démarche est vaine. «La Ville a annoncé le début des travaux de décontamination du terrain pour la réalisation de son usine de biométhanisation des résidus alimentaires, et n’a donc pas l’intention de céder ce terrain», soutient Hugo Bourgoin, porte-parole de la Ville de Montréal.

«L’exploitation de cette infrastructure permettra d’accélérer la transition écologique et d’atteindre la carboneutralité grâce à une réduction significative des gaz à effet de serre. Montréal s’est fixé l’objectif ambitieux de tendre vers le zéro déchet d’ici 2030. Le traitement par biométhanisation des résidus alimentaires s’inscrit dans cet objectif», ajoute le relationniste.

Le cabinet de la mairesse de LaSalle, Nancy Blanchet, a indiqué ne pas avoir été contacté par l’entreprise, précisant que, comme il s’agissait d’un terrain dans lequel le Service de l’environnement de la Ville de Montréal avait un intérêt, cette démarche ne relevait pas de l’arrondissement.

Un mauvais élève

La Presse révélait, il y a quelques semaines, que Béton provincial était l’une des entreprises qui cumulait le plus d’infractions à la Loi sur la qualité de l’environnement du Québec au cours de la dernière décennie.

L’entreprise arrive au troisième rang des pires élèves avec 132 600 $ en amendes pour 26 infractions – incluant des amendes de 6000 $ (2011) et de 200 $ (2012) à ses filiales Béton Carrière et Béton Alliance qui n’ont pas été comptabilisé par La Presse – dont certaines parmi les plus sérieuses au registre des sanctions administratives pécuniaires.

Entre 2012 et 2016, quatre de ces infractions ont entraîné des amendes maximales de 10 000 $ chacune pour non-respect d’une norme d’émissions d’une matière dangereuse, lors du rejet d’un contaminant pouvant porter atteinte à l’environnement ou à l’être humain ou d’une activité interdite dans un milieu naturel.

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