Ça y est. La zone piétonne de la Promenade Ontario entre les rues Pie-IX et Nicolet est lancée. Réduite de moitié comparativement à l’année dernière, la piétonnisation de l’artère commerciale a fait beaucoup jaser commerçants et citoyens au cours des derniers mois.
Métro est allé sur place afin de rencontrer le maire de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et le conseiller du district.
D’entrée de jeu, le maire Pierre Lessard-Blais se félicite que le soutien populaire en faveur pour la piétonnisation soit élevé, à plus de 70% selon deux sondages produits au cours de la dernière année. En revanche, il reconnaît que du côté des commerçants, les avis étaient divisés.
«Quand on coupait à Nicolet, il y avait une forte majorité d’appuis à l’est de la rue et c’était de moins en moins populaire plus on allait vers l’ouest.»
Le choix de réduire la zone piétonne entre Pie-IX et Nicolet a exclu une dizaine de bars et de restaurants. Afin de leur permettre d’avoir malgré tout une terrasse élargie, l’arrondissement a autorisé ces derniers à occuper l’espace devant la façade des immeubles adjacents.
Un mobilier public est également offert gratuitement aux commerçants qui en font la demande.
Pendant la visite de la zone piétonne, le maire constate que de nouveaux restaurants ont aménagé une terrasse cette année, comme Double Pizza et Burrito Revolucion.
«Ils n’étaient pas là l’an passé. Ils ont embarqué cette année. C’est vraimentAvec l’association de commerçants, il y avait un soutien financier pour les terrasses. Ç’a pu pallier à la hausse du prix du bois.»
Des espaces de détente et ombragés ont été ajoutés au mobilier urbain. De plus, un total 3 200 plants répartis sur 400 pots ont été disséminés un peu partout sur la Promenade.
Une expérience urbaine
Le conseiller de ville du district Hochelaga, Éric Alan Caldwell, mentionne que l’expérience urbaine d’une zone piétonne, ce n’est pas juste marcher dans la rue.
«C’est avoir un autre rythme, c’est avoir un autre rapport aux gens, un autre rapport aux commerçants et à la ville. C’est un moment de redécouverte de son quartier.»
L’un des irritants soulignés par les citoyens l’année dernière, c’était la présence de cyclistes sur la rue piétonne. Malgré une interdiction clairement affichée demandant aux gens de marché à côté de leur vélo lorsqu’ils circulent dans la zone, Métro a constaté que plusieurs cyclistes contrevenaient encore à la règle.
Afin de s’assurer que les citoyens puissent déambuler en toute sécurité, les effectifs «policiers» ont été presque triplés sur l’artère comparativement à 2020.
«Les cadets avec le poste de quartier seront très présents cet été pour intervenir et pour assurer une bonne cohabitation», soutient M. Caldwell.
Accès aux commerces
Des espaces de stationnement gratuit de courtes et de moyennes durées ont été réservés sur les rues transversales à la rue Ontario. Interrogé sur le risque de réduire le stationnement des résidents du secteur pour accommoder les commerçants et leur clientèle, M. Caldwell croit que l’arrondissement est parvenu à trouver un compromis.
«On a ajusté le modèle par rapport à l’année passée. S’il faut faire d’autres ajustements, on le fera. On ne dit pas que le modèle n’est pas perfectible, mais on se rapproche de l’équilibre.»
Un service de triporteurs opéré par l’organisme Vélo Duo est aussi disponible du mardi au dimanche afin de faciliter l’accès aux commerces, en particulier aux personnes à mobilité réduite.
Mécontente du processus de consultation, la Société de développement commercial Hochelaga-Maisonneuve avait fait une sortie publique le 18 mars afin de demander au maire, Pierre Lessard-Blais, de revoir l’essentiel de son projet, puisque la majorité des membres demandait que la piétonnisation de l’artère ne se fasse que quatre jours par semaine.
Joint par Métro, le directeur général Jimmy Vigneux n’avait pas encore visité la zone piétonne. Il a donc préféré s’abstenir de tout commentaire.