Dès juillet, un groupe de quatre résidentes en médecine de famille universitaire viendra prêter main-forte au CLSC d’Hochelaga-Maisonneuve, lequel disposera en outre de nouveaux locaux.
La désignation universitaire GMF-U, octroyée à l’établissement par l’Université de Montréal, permettra d’y enseigner aux résidents en médecine ainsi qu’aux futurs professionnels de la santé tout en répondant aux besoins criants de la population du secteur.
«C’est un gain considérable qui vient s’ajouter à l’offre de service du CLSC», s’est félicitée la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, lors de l’annonce. Cette dernière a par ailleurs tenu à souligner l’importance d’augmenter l’offre en santé dans le secteur d’Hochelaga-Maisonneuve.
Ce projet de 5 M$ s’inscrit dans un portefeuille de projets de 150 M$ visant à augmenter l’offre de soin et services dans les CIUSSS de l’Est.
Quand on parle de Hochelaga-Maisonneuve, on parle généralement d’un désert médical.
Dre Pascale Breault, directrice médicale des cliniques universitaires de médecine de famille
«Faire fleurir le désert»
«En matière de santé, les enjeux auxquels est confrontée la population d’Hochelaga-Maisonneuve ne se limitent pas à l’accès à un médecin de famille», explique la Dre Pascale Breault, directrice médicale des cliniques universitaires de médecine de famille (CUMF).
«Dans les cliniques, les patients nous parlent de la difficulté qu’ils ont à payer leur compte, à accéder à une éducation de qualité à un prix abordable, de la [gentrification], du stress d’avoir accès à un environnement avec une qualité d’air décente alors que le quartier lutte pour se préserver contre l’implantation d’une plateforme de transbordement», constate la Dre Breault, écorchant au passage le projet de plateforme de transbordement de Ray-Mont Logistiques.
«Lorsqu’on sait que l’espérance de vie moyenne dans Hochelaga-Maisonneuve est de 10 ans inférieure à celle d’un citoyen vivant dans un quartier huppé, force est de savoir que ça ne se jouera pas uniquement avec l’accès au médecin de famille», se désole-t-elle.
«Notre engagement comme groupe de médecins de famille est de former des professionnels de la santé sensibles aux iniquités en santé pour défendre le droit à un meilleur état de santé auquel chaque citoyen [peut] prétendre», conclut la Dre Breault.