Des manifestants qui voulaient perturber un chantier de construction ce matin auraient été poursuivis par des instruments de machinerie lourde. Une grue aurait notamment été utilisée pour menacer d’écraser les manifestants et bloquer le chemin avec des conteneurs.
Une trentaine de manifestants se sont rendus ce matin sur les terrains de Ray-Mont Logistiques, à Hochelaga, pour manifester contre la transformation du chantier, qu’ils préfèreraient conserver en parc nature. Leur but était de traverser le terrain pour ralentir les travaux, explique la co-porte-parole de Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM, Anaïs Houde. Le groupe n’a pas organisé la manifestation, mais avait tout de même de nombreux membres sur place.
Des opérations semblables avaient déjà été orchestrées par les manifestants, menant généralement à une interruption des travaux. À leur grande surprise, les travailleurs ont cette fois décidé d’intervenir. Un premier véhicule de construction se serait mis en route vers les manifestants pour les faire quitter. Un opérateur de grue se serait alors joint à la partie, faisant semblant qu’il allait les écraser dans l’objectif de leur faire peur, selon un manifestant.
Une fois hors du chantier, sur la rue Notre-Dame, les manifestants ont été accueillis par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Le rapport de police ne parle d’aucun constat d’infraction et ajoute que les manifestants se sont dispersés rapidement après leur arrivée. Certains manifestants auraient reçu des insultes de la part des forces de l’ordre, en plus d’être suivis jusqu’à leurs domiciles.
La co-porte-parole de Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM explique cependant avoir reçu des témoignages indiquant que certains se sont plutôt rendus à une seconde manifestation, sur une voie de chemin de fer à proximité.
Elle explique qu’à la suite d’une intervention violente de la police en décembre dernier, lors d’une démonstration du genre, ils avaient été prévenus par le SPVM que des répressions suivraient s’ils manifestaient encore de la sorte.
«Tout le monde était conscient de faire de la désobéissance civile», explique-t-elle, ajoutant qu’ils font des demandes à tous les paliers gouvernementaux depuis six ans, sans succès. «On en est rendu à un dernier recours» pour assurer que le «poumon noir» de Montréal verdisse, mais aussi pour la santé des citoyens, explique-t-elle.
Le groupe a tout de même rencontré le député d’Hochelaga aujourd’hui et devrait avoir une rencontre avec celui de Camille-Laurin la semaine prochaine.
Au moment d’écrire ces lignes, Métro n’avait pas pu entrer en contact avec Ray-Mont Logistiques pour commenter l’événement.