Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Des parents se mobilisent pour apaiser la circulation autour de l’école Saint-Fabien

La cour de récréation de l’école Saint-Fabien dans Mercier-Ouest.

Une pétition réunissant plus de 300 signatures sera déposée lors de la réunion du conseil d’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM) par des parents d’élèves de l’école Saint-Fabien. Ils réclament l’apaisement de la circulation aux abords de l’école primaire située dans Mercier-Ouest.

Depuis la mort de la petite Mariia en décembre dernier, dans l’arrondissement de Ville-Marie, un groupe de six parents de l’école primaire Saint-Fabien du quartier Louis-Riel se sont rassemblés pour réfléchir à la sécurisation aux abords de l’école, mais aussi à celle du quadrilatère formé par le boulevard Langelier, la rue Sherbrooke Est, la rue Dickson et le boulevard Rosemont.

Depuis six mois, le groupe a mené plusieurs actions afin d’apaiser la circulation dans le quartier. Des marches ont été organisées pour sensibiliser les élus de l’arrondissement à la problématique, une pétition a été lancée début mars sur le site change.org, et une liste d’observations et de pistes de solutions a été remise aux élus en avril afin d’améliorer le transport actif dans le quadrilatère concerné. Enfin, le groupe est aussi en communication avec l’organisme l’Anonyme, qui veille à ce que les habitants de l’arrondissement évoluent dans un milieu de vie sécuritaire.

«La pétition répond à une préoccupation de beaucoup de parents qui désirent plus de sécurité et de transport actif autour de l’école», explique Jean-Philippe Michel, médecin de famille qui a lancé la pétition, et dont la fille fréquente l’école Saint-Fabien.

Ce dernier estime que l’apaisement de la circulation autour de l’école est lié à trois enjeux: la sécurité, la santé et la transition écologique. Un enjeu de sécurité d’abord, car les mesures souhaitées empêcheraient les voitures de mettre en danger les enfants durant leur trajet vers l’école et au retour de celle-ci. «C’est impressionnant de voir à quel point les autos sont de plus en plus grandes. Un petit de 7 ans à côté de ça, c’est dur à voir dans un angle mort», dit-il.

Un enjeu de santé ensuite, car faire bouger les enfants de manière active lors de leur trajet vers l’école permettrait d’améliorer leur santé physique. Et un enjeu écologique enfin, puisque cela inciterait les parents à amener leurs enfants de manière plus active à l’école, sans utiliser leur voiture.

«J’habite derrière l’école, et tous les matins, il doit y avoir au minimum une quinzaine de voitures qui font des demi-tours, sans correctement regarder s’il y a quelqu’un derrière, indique Julie Tran, mère d’un élève de l’école Saint-Fabien, et membre du groupe de parents mobilisés. Souvent, ce sont les parents qui amènent leurs enfants à l’école qui causent ce problème. C’est pourquoi nous voulons pousser les parents à plutôt opter pour des transports actifs.»

Contactés par Métro, la direction de l’école et le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) se disent également préoccupés par la sécurisation des abords de l’école Saint-Fabien. «Nous croyons fermement en l’importance d’être à l’écoute des besoins des milieux dans la mise en place des mesures de mitigation nécessaires aux abords des écoles. Les solutions relèvent d’une responsabilité collective», ont-ils déclaré.

Du côté de l’Arrondissement de MHM, les élus semblent être à l’écoute des demandes des parents d’élèves. La conseillère d’Ensemble Montréal Alba Zuniga Ramos réclamait la semaine dernière un plan de sécurisation autour des écoles dans l’arrondissement, et déposera en ce sens une motion au conseil d’arrondissement du 5 juin. L’administration du maire d’arrondissement Pierre Lessard-Blais assure quant à elle saisir «toutes les occasions pour réaliser des actions concrètes afin de sécuriser les déplacements des élèves». Rappelons toutefois que l’école Saint-Fabien ne fait pas partie du Programme de sécurisation aux abords des écoles (PSAÉ) de la Ville de Montréal.

«Il y a une réceptivité de la part de tous les élus sur ces enjeux-là, car je pense que ce sont des préoccupations qui sont transpartisanes. Il y a clairement une ouverture, mais ça ne veut pas dire qu’on ne va pas continuer à pousser», croit M. Michel.

Les deux parents d’élèves incitent donc la population à se présenter au conseil d’arrondissement du 5 juin afin de montrer au maire et aux élus l’importance du sujet. «Nous voulons aider l’Arrondissement à réaliser ce qu’il entrevoit comme ville du futur, c’est-à-dire une ville verte où le transport n’est pas seulement lié à l’automobile», conclut Mme Tran, qui aimerait qu’au prochain budget, un montant soit alloué à la sécurisation aux abords des écoles.

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