Dans son rapport sur les Voies actives sécuritaires (VAS) et le Réseau express vélo (REV) aménagés cet été, l’Ombudsman de Montréal révèle que 66 plaintes concernaient le REV de Bellechasse.
«Le REV Bellechasse, porté par l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, représente presque le tiers des plaintes reçues à notre bureau», note l’Ombudsman dans son «Rapport concernant des aménagements urbains réalisés à l’été 2020».
Plus précisément, sur un total de plus de 300 plaintes, 66 dossiers ont fait l’objet d’une enquête en lien avec la voie cyclable aménagée au début de l’été et qui traverse l’arrondissement d’est en ouest.
Ces plaintes concernent pour beaucoup la suppression de 800 places de stationnement qui avait causé le mécontentement de certains commerçants et résidents du secteur. Une pétition à ce sujet avait d’ailleurs été lancée au mois de juillet.
«Si moi j’étais le maire de Rosemont, M. Croteau, j’y penserai à deux fois avant de continuer à aller de l’avant avec le REV de la rue Bellechasse», a réagi Lionel Perez, chef de l’opposition à la Ville.
Malgré les plaintes et les critiques, le maire de Rosemont–La Petite-Patrie François W. Croteau défend le REV de Bellechasse. Pour expliquer le retrait des stationnements sur cette rue, il s’appuie sur une étude menée en amont du projet par une firme d’ingénierie indépendante.
L’Ombudsman a d’ailleurs regardé de près cette étude et en fait mention à plusieurs reprises dans son rapport.
«Une étude de circulation très détaillée a été effectuée préalablement à la décision d’effectuer ces aménagements. Les impacts sur la circulation, la disponibilité des espaces de stationnement, etc. ont été pris en compte», peut-on lire.
Les solutions de mitigations proposées par l’arrondissement semblent également satisfaire l’Ombudsman qui recommande seulement à l’arrondissement de vérifier que ce retrait de stationnement n’aura pas de conséquences en période hivernale.
Des efforts de communication
Parmi les 66 dossiers de plainte, plusieurs font état de communications parfois imprécises ou «contradictoires» de la part de l’arrondissement. Après enquête, l’Ombudsman recommande à l’arrondissement de communiquer de manière plus claire avec les résidents.
Prenant «très au sérieux» les recommandations émises dans ce rapport, M. Croteau assure que l’administration locale portera une plus grande attention aux communications afin qu’elles soient plus précises.
«Notre but est de garder un dialogue ouvert avec la population. Nous avons d’ailleurs retravaillé notre processus de consultation pour assurer une bonne communication à l’avenir», a-t-il ajouté.
Une affirmation soutenue par la Ville de Montréal qui a tenu à souligner les efforts faits par l’arrondissement en la matière.
«Effectivement, l’ombudsman note vraiment des défis de communication. L’arrondissement en prend bonne note. Il a déjà revu ses processus de communication et d’information avec les citoyens», a ainsi expliqué Éric Alan Caldwell, responsable de l’urbanisme à la Ville.
Monitorage et compteurs
L’arrondissement s’est également dit à l’écoute des autres recommandations de l’Ombudsman en lien avec le REV de Bellechasse. Elles touchent notamment au monitorage de la piste cyclable qui mériterait des améliorations à en croire le rapport.
L’Ombudsman suggère par exemple d’ajouter des compteurs à plusieurs endroits de la piste cyclable «afin de fournir des informations réellement représentatives de l’utilisation qui en est faite».
En collaboration avec Zacharie Goudreault.