L’association libérale fédérale de Saint-Laurent compte désormais sur son exécutif plusieurs membres de la famille de la députée Emmanuella Lambropoulos, dont son père au poste de président. Lors de l’assemblée générale (AG), jeudi, les candidats qui contestaient le manque de diversité et d’ouverture de l’élue ont retiré leurs candidatures en bloc.
Quelque 400 des 5 500 membres du Parti libéral du Canada (PLC) de Saint-Laurent se sont prononcés, permettant la victoire de l’«Équipe Lambropoulos». Le PLC – Québec, responsable de l’organisation de l’AG, garde cependant les résultats exacts confidentiels.
«Nous allons travailler sur le financement et le recrutement de nouveaux membres. Nous sommes prêts à ouvrir des postes. Nous avons besoin d’idées et de diversité», a déclaré le nouveau président de l’association de circonscription (ADC), Athanasios «Tom» Lambropoulos, peu après sa victoire. Selon lui, 90 % des personnes présentes l’appuyaient.
Arrivé à Saint-Laurent en 1973, M. Lambropoulos a rejoint le PLC il y a 10 ans alors que sa fille commençait à s’intéresser à la politique et voulait encourager l’ancien député Stéphane Dion.
Contestation
D’anciens présidents, Jehú Hernández et Thomas Welt, ainsi qu’Anne Maltais, qui briguaient divers postes de l’exécutif, ont annoncé au moment de leurs discours qu’ils ne demeuraient pas en lice. Ils sont cependant restés sur les listes, pour l’avoir fait savoir trop tard.
«Nous dénonçons fermement ce qui est en train de se passer, cela apporte de la division et donne de la force aux autres partis en vue des élections», indique Mme Hernández, entourée de plusieurs membres de longue date du PLC. Ils souhaitent qu’il y ait une investiture en 2019, même si le PLC a changé ses procédures et ne devrait pas en tenir.
Fortement applaudi lors de son discours, M. Welt, qui a démissionné en juin de l’exécutif, affirme que la lettre adressée à la députée, 10 jours avant l’AG, est toujours d’actualité. «Cependant, à Saint-Laurent, le PLC a toujours gagné et il n’y a pas de raison qu’il perde, philosophait celui qui est l’un des plus anciens membres de l’association. Comme dans tous les groupes, il y a des accidents.»
De son côté, la députée s’attendait au coup d’éclat de l’équipe de Mme Hernández. «J’ai l’impression qu’elle voulait vraiment causer du trouble», résume Mme Lambropoulos.
Confusion
Le nom de la députée, en fait de son père, figurait sur les pamphlets distribués à l’entrée de la salle Crystal par les militants, laissant croire à certains membres que l’élue soutenait cette équipe.
«C’est vraiment l’équipe de mon père, précise Mme Lambropoulos. Nous avions fait la même chose [il y a deux ans] pour l’équipe de Kelvin Mo, où j’étais secrétaire, et Mme Hernández l’avait fait aussi.»
La députée a d’ailleurs mentionné dans son discours de salutations qu’elle aimerait accueillir toutes les personnes intéressées à s’impliquer dans l’ADC et que, éventuellement, de nouveaux postes pourraient être ouverts pour les perdants.
La directrice des opérations du PLC – Québec, Christine Poirier, assure que tous peuvent s’impliquer dans l’ADC et que la venue de nouveaux membres est bon signe. Elle ne voit pas de problème à ce que le nom de l’équipe soit le même que celui de la députée. «Cela aurait aussi bien pu être Paquette ou le nom de tout candidat à la présidence», justifie-t-elle.
Pour le principal intéressé, M. Lambropoulos, il ne s’agit pas de la seule association où la famille s’implique.
Candidate en 2019
«Avec 5 500 membres, le PLC est très fort et actif dans la circonscription. Nous sommes confiants pour 2019», souligne Mme Poirier.
Mme Lambropoulos a quant à elle conclu la soirée en affirmant qu’elle sera candidate à l’élection générale de 2019. «Mes priorités sont de continuer de donner une voix aux jeunes femmes et aider les familles dans le besoin», confie-t-elle.
Le nouvel exécutif de l’ADC est composé du vice-président Berj Merdjanian, de la présidente des politiques Marie Tsagaropoulos, la tante de la députée, de Noma Sarai comme présidente de l’organisation et de la secrétaire Vincenza Di Stavolo ainsi que de six administrateurs.