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Chrystia Freeland devient la première femme ministre des Finances du Canada

La vice-première ministre Chrystia Freeland
Photo: Josie Desmarais/Métro

La vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, deviendra aujourd’hui la première femme à occuper le poste de ministre des Finances du Canada, selon plusieurs médias.

Elle succédera ainsi à Bill Morneau, qui a annoncé lundi soir son départ à titre de ministre des Finances du Canada, un poste qu’il occupe depuis le premier mandat du gouvernement Trudeau, en 2015. Il abandonne également son poste de député libéral de Toronto-Centre.

Selon plusieurs médias, le gouvernement Trudeau annoncera cet après-midi de légères modifications à son cabinet ministériel. Mme Freeland, qui a notamment mené dans les dernières années les négociations entourant le nouvel accord de libre-échange avec les États-Unis, deviendra ainsi la première femme à occuper le poste de ministre des Finances au Canada. Une cérémonie a commencé à 14h à Rideau Hall à 14h à cet effet.

Le prochain défi de taille qui attend Mme Freeland sera ainsi de piloter la relance économique du Canada dans un contexte où le pays est accablé par une pandémie et un déficit record de 343 G$. 

Le premier ministre entend aussi demander à la gouverneure générale du Canada, Julie Payette, l’autorisation de suspendre les travaux du Parlement, rapportent divers médias. Ceux-ci reprendraient au moment de la tenue d’un nouveau discours du trône et du dépôt d’une mise à jour économique, en octobre.

Le moment «approprié»

En conférence de presse lundi soir, M. Morneau, un des piliers du gouvernement Trudeau au cours des dernières années, a affirmé que son départ de la Chambre des communes survient au «moment approprié». Il a indiqué qu’il a promis par le passé de ne pas se présenter à plus de deux élections fédérales. Or, la relance économique du Canada nécessitera encore des années d’efforts, appréhende-t-il. Il préfère donc laisser la place à un nouveau ministre des Finances pour piloter ce dossier.

M. Morneau a par ailleurs annoncé qu’il entend déposer sa candidature pour devenir le prochain secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il s’agit là d’un pari ambitieux alors que seulement un Canadien a occupé ce poste par le passé. Il s’agit de Donald Johnston, qui y a siégé de 1996 à 2006.

Dans une déclaration écrite, le premier ministre Justin Trudeau a indiqué avoir rencontré Bill Morneau lundi et accepté sa démission. Il a d’ailleurs salué les efforts réalisés par l’élu libéral au cours des dernières années pour renforcer l’économie du pays. Il a en outre précisé qu’Ottawa soutiendra sa candidature pour le poste qu’il brigue au sein de l’OCDE.

Tensions

Bien que Bill Morneau ait nié lundi soir s’être fait montrer la porte et a assuré que son départ de la vie politique fédérale est volontaire, plusieurs analystes questionnent les raisons qu’il a évoquées pour quitter le cabinet  Trudeau.

Plusieurs journaux rappellent mardi le froid qui s’est installé dans les derniers mois entre le premier ministre et son ministre des Finances entourant la gestion de la relance économique dans le contexte de la crise sanitaire, notamment en ce qui concerne la subvention salariale. M. Morneau s’est aussi retrouvé dans la tempête entourant l’affaire UNIS. Le ministre n’a annoncé qu’à la fin juillet avoir remboursé une somme de 41 000$ accordée par l’organisme pour financer un voyage humanitaire réalisé par lui et sa famille en Équateur et au Kenya, en 2017.

L’opposition réagit

Les réactions de l’opposition n’ont pas tardé à fuser, lundi soir.

«La démission de Bill Morneau est une autre preuve d’un gouvernement en plein chaos. Alors que les Canadiens s’inquiètent pour leur santé et leurs finances, le gouvernement Trudeau est tellement embourbé dans le scandale que Trudeau est prêt à tout pour sauver sa peau», a lancé sur les réseaux sociaux le chef intérimaire du Parti conservateur du Canada (PCC), Andrew Scheer.

M. Scheer et le Bloc Québécois ont aussi réagi mardi à l’intention du gouvernement Trudeau de proroger la session parlementaire, affirmant tous deux qu’une telle décision serait inacceptable dans le contexte de la crise sanitaire et de la relance économique. Les deux partis réclament d’ailleurs la démission de Justin Trudeau.

«Dans une période où les Canadiens sont à la recherche de stabilité et de leadership, Justin Trudeau leur a donné de la corruption, du chaos et des dissimulations.» -Andrew Scheer, chef du PCC

En entrevue à ICI Première mardi matin, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a de nouveau brandi la menace de déposer une motion de censure en octobre pour renverser le gouvernement libéral. Pour que cette motion soit effective, il devra toutefois obtenir l’appui du PCC et du Nouveau parti démocratique.

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