Saint-Laurent

Christine Durocher, 20 ans d’implication en petite enfance à Saint-Laurent

Isabel Paz Soto, la présidente du conseil d'administration d'Au cœur de l'enfance, tient à souligner l'engagement de la directrice générale Christine Durocher pour les enfants de Saint-Laurent et d'ailleurs.

D’une petite garderie en milieu de travail au Centre de pédiatrie sociale de Saint-Laurent, il y a Christine Durocher. La directrice d’Au cœur de l’enfance fête 20 ans d’implication dans le domaine. Qualifiée de visionnaire, elle a mis sur pied de nombreuses ressources pour les enfants de l’arrondissement, en plus de s’impliquer en Inde.

Après avoir pris la direction de la garderie d’une trentaine d’enfants de l’Office national du film (ONF), celle-ci perd ses locaux. En 1999, le centre de la petite enfance (CPE) Tchou-Tchou s’implante dans le quartier avant de couper ses liens avec l’ONF, en raison de l’explosion de la demande de places de garde pour la clientèle laurentienne.

Le CPE s’agrandit et déménage dans un bâtiment neuf pour accueillir 80 enfants au tournant des années 2000.

«Il n’existait aucun service dans le quartier, se souvient Mme Durocher. Le CPE est souvent le point de référence pour les familles, mais il a ses limites.»

Pour offrir davantage de services, elle crée il y a dix ans le Centre de pédiatrie sociale de Saint-Laurent/Au cœur de l’enfance.

«Elle est toujours en train de penser à l’avenir, indique Isabel Paz Soto, la présidente du conseil d’administration d’Au cœur de l’enfance. En étant proche des familles, elle identifie leurs besoins, comme ceux auxquels le CPE ne répond pas, d’où la pédiatrie sociale.»

Pédiatrie sociale
Le centre, désormais logé dans la maison de l’enfance, dont Mme Durocher fut l’une des protagonistes dans sa construction, offre à des enfants vivant en situation de grande vulnérabilité un refuge pour mieux grandir.

«Nous avons une vision globale. Le Centre de pédiatrie sociale travaille avec le CPE et vice-versa, explique Mme Durocher. Mais il est difficile d’obtenir du financement.»

Dans la même optique de synergie, un nouveau point de service est né il y a deux ans dans le quartier Chameran, dans les locaux de l’école Henri-Beaulieu.

La directrice d’Au cœur de l’enfance est également à même de constater les besoins dans d’autres domaines. «Il y a un besoin criant de logements communautaires, notamment pour les femmes monoparentales, ainsi que de services pour les demandeurs d’asile», souligne-t-elle.

L’insalubrité des logements affecte directement la santé des enfants, qui contractent par exemple des problèmes de peau ou respiratoires.

«Tous les réfugiés se retrouvent à Saint-Laurent, c’est beau, mais aussi très triste quand on n’a pas les ressources», constate-t-elle.

Batailles
La petite enfance fut un coup de foudre pour Mme Durocher. «C’est une époque cruciale de la vie, mais souvent mal considérée. Il y a de belles batailles», confie-t-elle.

Revenue au Québec d’Alberta avec une formation d’enseignante, elle attend longtemps la reconnaissance de son diplôme et devient alors directrice d’un CPE dans Côte-des-Neiges. Depuis, elle est restée dans le milieu et est venue habiter à Saint-Laurent, il y a 20 ans.

«La préoccupation des enfants partout dans le monde de Roxana Robin, la fondatrice de l’Aide internationale pour l’enfance (AIPE) m’inspire», complète-t-elle.

Mme Durocher s’implique d’ailleurs dans cet organisme depuis ses débuts en tant que présidente du conseil d’administration et chargée de projets en Inde. Elle est sur place quelques semaines par année pour soutenir les partenaires. Des projets de formation professionnelle pour les jeunes femmes ayant été victimes de traite sexuelle et d’accompagnement des enfants libérés de la servitude pour dette.

Demeurant émue à la vue des familles et leurs poussettes devant la maison de l’enfance, Mme Durocher, qui est aussi derrière le CPE La Mosaïque, souhaite continuer de mobiliser le quartier.

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