L’industrie hôtelière ouvrira ses portes aux Canadiens revenant de vacances, après des annonces du gouvernement fédéral visant à décourager la population à s’envoler pour des pays chauds.
L’Agence de la santé publique du Canada a ciblé cinq hôtels montréalais pour accueillir des citoyens qui ont profité du soleil. Les établissements se veulent tous à proximité de Montréal-Trudeau, dont le Crowne Plaza dans l’arrondissement Saint-Laurent. Les voyageurs revenant du sud devront se placer en isolement temporaire dans l’attente d’un résultat négatif à la COVID-19. Le séjour sera à leurs frais. Une quarantaine de 14 jours est aussi obligatoire.
Survol avec la présidente-directrice générale de l’Association des hôtels du Grand Montréal, Eve Paré.
Les clients devront rester dans leur chambre pendant 72 heures. Les fumeurs seront autorisés à sortir une ou deux fois par jour tout en étant accompagnés.
Le milieu hôtelier a été durement touché financièrement par la pandémie. Est-ce que l’accueil de voyageurs représente une bouffée d’air frais pour les hôtels?
La bouffée sera aussi grosse que le nombre de voyageurs, donc on ne s’attend pas à ce que ce soit une source de revenus importante, d’autant plus qu’il y a des coûts associés à la mise en place des mesures sécuritaires et sanitaires dans l’hôtel pour répondre aux exigences du fédéral. Donc à ce moment-ci, on ne sait même pas si le jeu en vaudra la chandelle. Les hôteliers ont pris le risque de répondre en grand nombre à la demande du fédéral, mais c’est après quelques semaines qu’on saura si ça en valait la peine. Chacun a fait ses calculs. Il n’y avait pas une grande résistance. Tout le monde avait un peu d’espoir dans ces volumes-là.
Est-ce que l’arrivée imminente de voyageurs a impliqué une grande adaptation de la part des gestionnaires?
Les protocoles sanitaires pour accueillir des passagers ou des invités qui se placeront en isolement, on les a déjà depuis avril 2020, donc ce ne sont pas des procédures qui sont très différentes de ce qu’on fait avec les clients réguliers. Déjà, depuis le début de la pandémie, il n’y a plus d’entretien ménager qui se fait dans les chambres dans la durée du séjour. Une fois que le client a quitté, il y a un temps de repos qui est prévu, et ensuite on peut procéder à la désinfection et au ménage de la chambre. Que ce soit pour un client en isolement ou un client régulier, c’est la même chose. Tout ce qui est contact avec le client est limité à son arrivée et son départ. S’il a besoin qu’on lui amène des serviettes ou des draps propres, qu’on vide ses poubelles, tout va se faire sur le pas de la porte.
Le principal défi réside dans le fait qu’on ne sait pas combien de clients on attend. Personnellement, je ne prévois pas qu’il y ait une hausse significative de la demande. Transat a suspendu ses vols. Air Canada a suspendu 17 liaisons internationales, en plus de la suspension de tous les vols en direction des Caraïbes et du Mexique. Donc, des voyageurs, il n’y en a presque plus.
Craignez-vous une recrudescence durant la semaine de relâche, au début du mois de mars?
Ils ont suspendu les vols. Je ne vois pas comment cette augmentation pourrait se matérialiser.
Engager, est-ce un exercice complexe en temps de pandémie?
On avait une pénurie de main-d’œuvre avant la COVID, qui est marquée un peu par les mises à pied qu’on a présentement. Les gens ont trouvé des emplois dans d’autres secteurs. Pour ce qui est des hôtels de l’aéroport, c’est un peu prématuré pour répondre à votre question. Ce qu’on peut supposer, c’est qu’il y aura une perte d’achalandage qui est liée à la suspension des vols, qui peut être remplacée en partie, peut-être, par les voyageurs en quarantaine. Donc, je ne m’attends pas à ce qu’il y ait un grand nombre de rappels au travail dans le secteur de l’aéroport.
Pour faciliter la lecture de l’entrevue, certaines réponses peuvent avoir été éditées.