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Feuille de route douteuse pour Denis Coderre

Photo: Yves Provencher/Métro

Le candidat à la mairie de Montréal, Denis Coderre, est loin d’avoir une feuille de route sans taches quand il s’agit d’éthique. Celui-ci se défend. S’il n’a pas été directement blâmé dans le rapport final de la Commission Gomery sur le scandale des commandites, M. Coderre est néanmoins cité, comme d’autres ministres, pour avoir accepté des billets dans les loges du Centre Bell de la part de plusieurs acteurs du scandale, comme le publicitaire Jean Lafleur, qui a finalement écopé de 40 mois de prison.

«Il a régné une sorte de culture du «tout m’est dû» dans laquelle les personnes bénéficiant des largesses de M. Lafleur n’ont jamais pensé qu’il pouvait y avoir quoi que ce soit de mal à se faire inviter par quelqu’un qui recevait et espérait continuer à recevoir de juteux contrats fédéraux», écrit le juge John Gomery dans son rapport final publié en 2005.

Toujours lors de la Commission Gomery, l’interrogatoire de l’ancien directeur général du Parti libéral du Canada, Benoît Corbeil, avait donné quelques indications sur des pratiques contraires aux lois électorales dans plusieurs comtés libéraux, dont celui de Bourassa, brigué par Denis Coderre en 1997.

«Écoutez, ça prend pas un doctorat pour comprendre qu’à un moment donné, il y a une présence. Ce n’est pas juste du bénévolat-là. Si, par exemple, un comté a deux locaux électoraux, 30 téléphones, deux satellites, des ordinateurs. Bourassa était un comté – quand je dis dynamique, il y avait une présence assez significative de monde», avait déclaré M. Corbeil.

Dans son comté, M. Coderre comptait aussi, à l’époque, sur Gilles Thibodeau, un collecteur de fonds associé au Groupe Séguin. Ce dernier était décrit, en 2001, par une source du quotidien Le Devoir, comme étant capable de collecter des enveloppes de 10 000$, 15 000$ et 20 000$ auprès de ses sous-contractants, une pratique qui est illégale.

Après avoir longtemps nié, Denis Coderre a aussi admis en 2002 avoir gratuitement habité, pendant six semaines en 1997, un condominium appartenant à son ami Claude Boulay, un autre acteur du scandale des commandites. Ce dernier dirigeait alors le groupe Everest.

Or, cette même année, le groupe Everest a obtenu un contrat de 500 000$, donné par le ministère que dirigeait Denis Coderre. Le Bloc clamait à l’époque que M. Coderre était directement intervenu pour que le groupe Everest remporte le contrat. M. Coderre avait rétorqué qu’il n’avait pas ce pouvoir.

Jeudi, lors de la conférence de presse annonçant sa candidature à la mairie, M. Coderre est resté ferme. «Ça n’a pas été prouvé, je n’ai jamais été blâmé et je n’ai absolument rien à me reprocher», a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il y avait eu trois échéances électorales depuis et qu’il avait été réélu par la population à chaque fois.

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