Soutenez

Un journaliste de Vice contraint à donner ses textos à la GRC

Vice Media reporter Ben Makuch leaves Ontario Superior Court in Toronto on Monday, Feb. 29, 2016. RCMP are trying to force Vice to turn over materials related to interviews Makuch did in 2014 with suspected terrorist, Farah Shirdon, of Calgary. THE CANADIAN PRESS/Colin Perkel Photo: THE CANADIAN PRESS

Un journaliste de Vice News, Ben Makuch, sera finalement contraint à donner à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) tous les messages qu’il a échangés avec un jeune militant du groupe armé État islamique (ÉI), Farah Shirdon, a annoncé le site de nouvelles.

M. Makuch avait échangé des messages avec M. Shirdon à l’aide de l’application mobile Kik dans le cadre d’un reportage sur l’envol de ce dernier vers la Syrie pour rejoindre les rangs d’ÉI. La GRC affirme avoir besoin de ces échanges pour étaler sa preuve contre M. Shirdon, finalement accusé en novembre pour participation à des activités terroristes, entre autres.

Vice News avait refusé de remettre les messages à la GRC, arguant qu’ils étaient protégés par la liberté de la presse et le principe de protection des sources par les journalistes. Une cour ontarienne a finalement donné raison à la GRC cette semaine. Vice n’écarte pas la possibilité de porter la décision en appel.

Le directeur de contenu pour Vice Canada, Patrick McGuire, affirme que l’organisation ne cache pas de preuves qui pourraient être utiles à la GRC, et assure que Vice n’est pas au courant de l’endroit où se retrouve M. Shirdon, qui fait présentement l’objet d’un mandat d’arrestation international. «Vice News, comme toutes les autres organisations de nouvelles au Canada, doit pouvoir mener ses activités de façon indépendante des services policiers», a-t-il affirmé en entrevue avec Vice.

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec, ainsi que les organismes Canadian Journalists for Free Expression (CJFE), Canadian Association of Journalists (CAJ) et le chapitre nord-américain de Reporters sans frontières (RSF) ont vivement condamné la décision, jeudi.

Dans une missive en anglais adressée au ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale, ils se sont dis «alarmés» par la décision. «Celle-ci crée un dangereux précédent et constitue une atteinte à la liberté de la presse et à l’intégrité du journalisme au Canada, en subordonnant l’enquête journalistique, qui est une des fonctions fondamentales des médias, aux besoins des services policiers», ont-ils déclaré.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.