Demain tout commence : Monoparentalité au masculin
Cinéma. S’il y a eu plusieurs films sur la monoparentalité au féminin, Demain tout commence d’Hugo Gélin explore celle au masculin, plus rarement traitée au cinéma.
Il n’y a pas de hasard. Alors que le réalisateur Hugo Gélin se retrouve pour la première fois seul pendant deux mois avec son fils et qu’il s’apprête à revoir The Kid de Charlie Chaplin, des producteurs l’approchent pour assurer l’adaptation française d’Instructions Not Included, un des longs métrages mexicains les plus populaires de tous les temps.
«Même si c’est une commande, j’ai essayé le plus possible d’y mettre des choses personnelles, explique en entrevue le créateur de 36 ans. C’est un film extrêmement sincère, auquel je tiens énormément et qui me tient à cœur.»
Le metteur en scène avoue avoir vu le récit original tardivement, alors qu’il était déjà tombé amoureux de l’histoire. Omar Sy, qui avait joué dans Intouchables, y incarne un homme insouciant qui se découvre père du jour au lendemain et qui doit élever seul un bébé de trois mois. Huit années passent et la mère revient dans le portrait, prête à reprendre la garde…
Si jamais ce projet est refait aux États-Unis, il mettra à coup sûr en vedette Will Smith. Il s’agit d’une production populaire dans le sens noble du terme, qui a recueilli plus de 3,2 millions d’entrées. Une symbiose de comédie déjantée et de drame plus émouvant qui a besoin du bon dosage pour fonctionner.
«Comme l’histoire est universelle, elle peut être adaptée dans plein de pays en y mettant sa propre langue, sa propre culture.» – Hugo Gélin, le réalisateur de Demain tout commence, qui est une reprise d’un film mexicain et qui a déjà été l’objet d’un remake turc
«Mon précédent et premier film, Comme des frères, était un peu comme ça aussi, fait remarquer le cinéaste. Je trouve ça hyper intéressant de traiter des choses dramatiques avec humour. Une comédie franche de 90 minutes ne ressemble pas à la réalité, et un grand drame mélo de 2 heures non plus. Ce mélange de genres me permet de faire intervenir la vie, la vraie.»
L’ami qu’on reconnaît
Une surprise de taille attend le cinéphile québécois qui s’apprête à découvrir Demain tout commence. Le complice du personnage principal est joué par Antoine Bertrand, qui interprète un producteur de télévision coloré et homosexuel qui n’a pas la langue dans sa poche.
«On cherchait quelqu’un de bilingue, se rappelle le cinéaste Hugo Gélin. Je me suis souvenu de lui dans Starbuck. C’est un des seuls films qu’il a faits qui a passé l’Atlantique jusqu’à chez nous… J’ai demandé à le voir. Il m’a envoyé des essais filmés auxquels il ne croyait pas du tout. J’ai tout de suite craqué. Il avait physiquement un peu changé par rapport à Starbuck: il était plus élégant, racé et j’aimais beaucoup son physique. Je trouve qu’il est extrêmement beau à filmer. Il y a quelque chose qui me plaisait dans le duo qu’il formait avec Omar Sy.»
En salle dès vendredi