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All You Can Eat Bouddha: un film québécois à saveur délirante

Photo: Collaboration spéciale

Tout est là pour faire d’All You Can Eat Bouddha, de Ian Lagarde, le film québécois le plus étrange de l’année.

En apparence, ce ne sont que les vacances dans le Sud d’un homme (Ludovic Berthillot, Le roi de l’évasion) qui passe son temps à manger.

«J’étais dans ce type de parc en formule tout inclus et je voulais retranscrire son essence, se rappelle le cinéaste au bout du fil, joint sur le tournage des Chaouins, de Yan Giroux, où il assure la direction photo. C’est le royaume de l’étrange.»

Ce premier long métrage de fiction tourné majoritairement en français à Cuba s’avère un véritable rêve éveillé. Un délire hypnotisant où la photographie happe par son onirisme, tandis que le son vient chercher le spectateur de manière subliminale.

On pense au cinéma de Lynch, Buñuel et Jodorowsky. Il y a même une pieuvre parlante qui semble issue des lubies de Park Chan-wook ou Amat Escalante, déclenchant les pouvoirs de notre héros!

«J’aime ça quand le personnage principal reste un mystère, laisse savoir le réalisateur, à qui on doit la photo de Vic + Flo ont vu un ours et du Cœur de madame Sabali. C’est un catalyseur de pulsions et les gens se révèlent à lui.»

L’étranger devient ainsi un guérisseur prophétique œuvrant dans un endroit où les «changements d’administrateurs» semblent permanents, ce qui n’empêche pas les touristes de s’amuser. Un récit foisonnant de symboles et de métaphores sur l’absurdité du monde.

«C’est une satire sociale existentialiste et fantastique sur le rapport qu’ont les nations entre elles», éclaire son scénariste.

Ce projet singulier, déroutant et d’une rare originalité détonne par rapport aux productions régulières. «Au Québec, le cinéma d’auteur est du cinéma social réaliste, rappelle Ian Lagarde. Si on veut faire quelque chose d’autre, on est un peu mal vu. Heureusement, ça commence à changer.»

All You Can Eat Bouddha est projeté au Festival du nouveau cinéma (FNC) vendredi. Il prendra l’affiche à l’hiver 2018 «pour amener un peu de chaud aux gens», dixit son créateur.

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