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Explosif Beck!

Photo: Yves Provencher/Métro

À peine quelques riffs avaient été joués que tout le parterre de la salle Wilfrid-Pelletier se levait au son de l’entrée en matière explosive de Beck: Devils Haircut. Chapeau de shérif vissé sur la tête, Beck avait décidé mercredi que son public ne passerait pas la soirée assis. Un pari tenu haut la main.

Le Californien multistyle n’a pas laissé une minute de répit à son auditoire, allant du rock au folk aux accents électroniques. Il a poursuivi sur sa lancée très années 1990 avec sa chanson culte Loser. Puis, il a poursuivi avec un autre succès rock, Black Tambourine, de son album un peu plus récent Guero (2005).

A suivi une petite incursion du côté des ballades avec Lost Cause. Aussitôt le changement d’ambiance amorcé, le public s’est mis à balancer des épaules. Habile caméléon, ce Beck! Une fois la table mise pour le folk, il a empoigné son harmonica pour introduire son tout dernier opus, Morning Phase, avec la douce Country Down.

Le caméléon musical a enchaîné avec une interprétation revisitée de Think I’m in Love aux accents électros qui ont soulevé la foule. «What else?» a ironisé le quadragénaire jusque-là avare de commentaires, avant de se lancer dans une version presque hip-hop de Guero.

Beck

«Sometimes you just gotta, you know…» a-t-il laissé échapper, la voix entrecoupée, avant de jouer Hell Yes, ponctuée par un dialogue tout en slam avec la foule. Chaque concert de Beck est une occasion de voir comment il va s’amuser à revisiter ses vieux hits. À vrai dire, un hit ne vieillit pas vraiment avec Beck, du moins pas sur scène. Et il l’a largement prouvé mercredi soir.

Il a ensuite installé une ambiance faussement mélodramatique pour dire toute son admiration à Debra. La foule depuis longtemps séduite, il s’est détourné de ses hits pour enchaîner avec les pièces de son tout dernier disque, Morning Phase, dont Blue Moon, Say Goodbye et Don’t Let it Go.

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Pour «un peu de fun», le chef d’orchestre à la pop touffue y est allé de sa plus estivale Girl, saluée par les applaudissements de la foule. Le virtuose a ensuite sonné pour de bon le public déjà saoul de bonheur avec les «nanananana» de E-Pro. Exalté, Beck l’était tout autant que son public, auquel il a lancé des fleurs à maintes reprises pour son énergie légendaire.

Première partie: le délirant couple Lennon-Kemp
«On est honorés d’être ici avec Beck ce soir. On est The Ghost of a Saber Tooth Tiger (GOASTT pour les intimes)», a lancé Sean Lennon. Sans plus de présentation, le groupe du couple formé par Lennon et Charlotte Kemp Muhl, a offert au public son rock déjanté.

Les envolées psychédéliques à la Tame Impala ou Flaming Lips et les harmonies vocales magiques – surtout lors de l’interprétation de Midnight Sun, la chanson titre de son récent album – ont tôt fait de charmer le public. Sans vouloir vexer Lennon fils, on ne peut s’empêcher de penser aux univers colorés de Lennon père et aux Beatles du temps de Strawberry Fields Forever ou Yellow Submarine. GOASTT donne toutefois bel et bien dans le contemporain.

Seul bémol, on perdait un peu dans tout ça la voix de Charlotte Kemp, dont le timbre vient mettre un baume sur un album aux accents apocalyptiques et parfois un peu lourds.

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