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Mabul: nouveau départ

Photo: Mégafun

Une famille israélienne a l’occasion de se pardonner et de recommencer à neuf dans Mabul, une coproduction avec le Québec. Le prometteur cinéaste Guy Nattiv nous parle de son nouveau film.

On sent un grand soin apporté aux personnages, principalement au jeune garçon, qui est parfois plus adulte que ses parents…
C’est facile pour moi de m’identifier à lui. Enfant, je n’ai jamais été très grand. Quand j’avais 13 ans, j’en paraissais 10. Ma voix était aiguë et j’ai tout fait pour qu’elle soit grave afin d’avoir l’air plus vieux. J’ai également été intimidé à l’école. Alors, je pense que c’est quelqu’un avec qui je peux connecter facilement. J’ai abordé son histoire comme si c’était la mienne.

Le manque de communication est au cœur du récit, et c’est le retour du grand frère autiste qui va ressouder les liens familiaux. Ce n’est pas un peu ironique?
Oui, en effet. Lorsqu’on trouve la famille au début, elle est sur le point de s’écrouler. Elle est en lambeaux. Le frère autiste revient à la maison et il leur amène de l’espoir. Tu as besoin d’une personne autiste qui ne peut communiquer pour que le reste de la famille se parle enfin. Dans un sens, la famille est également autiste.

Le Québec est très bien représenté à l’écran. Patrick Watson s’est acquitté de la trame sonore…
À Berlin, j’avais entendu son travail dans C’est pas moi, je le jure. Ce fut une révélation! Sa musique m’inspire énormément. Chaque chanson qu’il écrit est pour moi un film. Son univers est très visuel. Je remercie le ciel de l’avoir trouvé.

… et Philippe Lavalette s’est occupé de la photo.
J’ai adoré son travail sur Le ring. C’était si authentique! C’est un homme qui a beaucoup d’âme. Il a donné à Israël un nouveau look, une touche française. Soudainement, il a trouvé une nouvelle façon de montrer mon pays. Surtout que le directeur de la photographie, c’est comme tes yeux. Si tu n’es pas en harmonie avec lui, il y a un problème.

On retrouve même des cinéastes québécois dans vos principales inspirations…
Oui. Denis Villeneuve pour Incendies, qui est un film très intelligent, qui te touche émotivement et ne te lâche plus par la suite. Xavier Dolan, qui donne de nouvelles couleurs à la poésie. Ailleurs, il y a aussi Andrea Arnold, Ken Loach, les frères Dardenne. Tout ce qui est à
la fois réaliste et poétique.

Festival Cinéma israélien
Mabul, de Guy Nattiv, a été le film d’ouverture du Festival du film israélien de Montréal, qui en est cette année à sa huitième édition. Bien que l’événement se termine le 7 mai, plusieurs titres intéressants sont encore à l’affiche. C’est le cas de Footnote, qui était en nomination aux Oscars dans la catégorie du Meilleur film étranger. Dans ce nouveau long métrage de Joseph Cedar (Beaufort), un père et son fils se disputent un prestigieux prix. Une comédie parfois verbeuse, mais souvent irrésistible, portée par la grâce de ses interprètes et l’inventivité de sa mise en scène.

Pour les cinéphiles qui l’ont manqué au dernier Festival des films du monde, Playoff met en vedette Danny Huston dans le rôle d’un survivant de l’Holocauste et entraîneur de basketball qui cherche à donner un nouveau souffle à sa vie en allant s’occuper d’une équipe allemande. Une histoire vraie, à la fois drôle et touchante, réalisée par Eran Riklis, qui a déjà offert par le passé les excellents La fiancée syrienne et Les citronniers. Rappelant le cinéma de Pedro Almodóvar en un peu plus mélodramatique, Melting Away, de Doron Eran, évoque l’histoire d’une famille dont le fils rejeté réapparaît au bout de quatre années en femme pour s’occuper du père malade. En attendant Laurence Anyways, de Xavier Dolan.

Mabul
En salle dès vendredi

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