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Jour du Souvenir:«On ne réalisait pas»

Jean-Maurice Marchand a participé à la Seconde Guerre mondiale. Photo: FELIX O.J. FOURNIER/TC MEDIA

Avant de s’installer à Montréal-Nord, dans une résidence pour aînés, Jean-Maurice Marchand, 92 ans, et Alberic Muckle, 84 ans, ont connu les affres des combats. Ils n’ont rien oublié.

En novembre 1944, près de cinq mois après le débarquement des alliés sur les plages de Normandie, le jeune Jean-Maurice Marchand, 20 ans, arrive sur les côtes maritimes anglaises. «Je devais poser des balises lumineuses sur les pistes d’atterrissages, la nuit, pour aider les bombardiers et les fighters à atterrir. On devait faire ça vite, car il fallait être le moins vu possible.»

Alors que les combats s’intensifiaient, notamment sur les terres d’une France qu’il n’aura pas connue, le Nord-Montréalais avait choisi de s’engager volontairement pour traverser l’océan Atlantique «après avoir entendu à la radio et dans les journaux toutes ces choses sur les nazis».

«Est-ce que j’avais peur ? Pas vraiment. Quand on est jeune, on ne réalise pas vraiment le danger, révèle celui qui se souvient d’une ville de Londres «pas mal aplatie».

«J’ai eu de la chance, on entendait des bombardements, mais il n’y a rien eu à côté de nos bases. À Londres, c’était différent, mais les gens ne semblaient pas pessimistes», reprend Jean-Maurice Marchand, qui s’était ensuite engagé pour rejoindre le Japon, avant l’annulation de cette mission, sa démobilisation en septembre 1945 et une nouvelle carrière, longue de 31 ans, du côté des pompiers de Montréal.

17 vétérans honorés
Mardi 8 novembre, 17 résidents de l’établissement pour aînés Cité-Rive, situé au bord de la rivière des Prairies dans l’arrondissement de Montréal-Nord, ont été honorés pour leurs actions avec les Forces canadiennes. Ces célébrations s’inscrivent dans le cadre du Jour du Souvenir, en hommage aux vétérans ayant participé aux différentes guerres à travers le monde.

Alberic Muckle a fait partie des Casques bleus.
Alberic Muckle a fait partie des Casques bleus.

Des missions de paix avec les Nations Unies
À ses côtés, installé dans cette même résidence Cité-Rive de Montréal-Nord depuis quelques mois, Alberic Muckle sourit. Et blague avant d’évoquer ses propres souvenirs. «Grâce à l’armée, j’ai pu prendre des vacances en Europe et voyager pour 10$ dans les avions militaires, dès qu’il y avait des places libres», raconte cet ex-membre de l’aviation canadienne, entre 1951 et 1997.

Orphelin après la perte de sa mère décédée lors de la naissance d’un quatorzième enfant, puis celle de son père atteint d’un cancer du foie, Alberic Muckle a rejoint les rangs à 18 ans avant de multiplier les voyages et les missions de paix avec les Nations Unies, à Ismaïlia, en Égypte, à Rabat, au Maroc ou encore en Allemagne à plusieurs reprises.

«Lorsque je suis arrivé la première fois en Allemagne en 1953, j’ai découvert un pays encore en ruine, se rappelle celui qui arbore plusieurs distinctions militaire sur son veston. La guerre était finie, mais le pays était toujours en miettes, avec des monuments renversés et beaucoup de caves sans fenêtres.»

En charge notamment de l’approvisionnement des avions militaires, il rencontre en 1961, lors de l’un de ses nombreux périples outre-Rhin, une jeune allemande qu’il épousera quelques mois plus tard. Un souvenir de plus qu’il n’est pas prêt d’oublier.

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