Les anglophones ne représentent plus que 25% de la population
Le portrait démographique de VMR a connu un changement majeur au cours des 30 dernières années. Les anglophones de Ville Mont-Royal, autrefois majoritaires, ne représentent plus que 25% de la population et la Ville ne compte plus que trois écoles anglophones, une diminution de 300% depuis 1989.
Ville Mont-Royal, qui a été fondée en 1912 par une communauté presque exclusivement anglophone, a vu la proportion de sa population de langue anglaise passer de 80% à 48% entre 1937 et 1984. Selon Statistiques Canada, les anglophones forment aujourd’hui le quart de la population de Ville Mont-Royal, une situation qui se reflète dans le système scolaire.
Hausse d’élèves francophones
Il y a déjà eu six écoles anglophones dans la municipalité par le passé. Parmi celles-ci, quatre ont converti leur langue d’enseignement de l’anglais vers le français au cours des dernières décennies. Ceci s’explique entre autres par l’augmentation d’élèves dans les écoles francophones.
Selon la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB), il y a eu une augmentation de 17% du nombre d’élèves francophones au sein de l’Académie Saint-Clément et de l’école Saint-Clément, en cinq ans. Au contraire, du côté anglophone, on remarque «une légère diminution dans les écoles primaires au cours des dernières années», observe Michael Cohen, le porte-parole du English School Board. Une diminution de près de 5% a été constatée, selon M. Cohen.
Parmi les élèves monterois, 2460 vont dans l’une des quatre écoles francophones de la Ville tandis que 1566 élèves fréquentent l’une des trois écoles anglophones sur place.
Des raisons politiques?
Qu’est-ce qui est à l’origine d’un tel changement démographique à VMR? Selon John Kalfleish, historien et auteur du livre «Le cadeau royal» sur l’histoire de la ville, une bonne partie de la situation d’aujourd’hui a été causée par l’élection du Parti Québécois en 1976. «Quand le PQ est entré au pouvoir, beaucoup d’anglophones sont partis non seulement de VMR, mais de Montréal en général, explique l’historien. Ils pensaient qu’ils auraient de la difficulté à s’adapter à un environnement davantage francophone».
Près de 40 ans plus tard, la Ville n’a pas oublié son héritage, elle assure d’ailleurs que le bilinguisme à VMR est quelque chose d’acquis. «Nous avons bien l’intention de continuer à servir les résidents dans les deux langues», promet le maire Philippe Roy.
Achat d’écoles anglophones à Montréal
Selon Statistiques Canada, près de 44% de la population monteroise utilise aujourd’hui le français comme langue courante. La hausse des étudiants francophones dans les écoles est la résultante de divers facteurs, notamment la hausse de la natalité, l’immigration et l’implantation de nombreux condos dans un secteur. Cette augmentation s’observe sur l’ensemble de l’île de Montréal, fait remarquer le porte-parole de la CSMB, Jean-Michel Nahas.
L’inoccupation de certains établissements du système scolaire anglophone a permis à la CSMB de combler en partie le manque de places dans le milieu francophone. La commission scolaire a fait part au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), en septembre dernier, le besoin d’un ajout de 17 nouvelles classes à VMR pour accueillir 375 élèves d’ici cinq ans.
La CSMB a acheminé au total une demande de 90 millions $ au MELS pour se préparer en prévision des 60 000 élèves prévus pour 2020 sur l’ensemble de l’île de Montréal. «Mais avant de penser à construire ou d’agrandir des espaces, on regarde d’abord si des écoles sont inutilisées», ajoute Jean-Michel Nahas. Au cours des cinq dernières années, la CSMB a acheté trois écoles anglophones, à LaSalle, à Saint-Laurent et à Dollard-des-Ormeaux, pour remédier au défi grandissant d’élèves francophones nécessitant d’être placés.