Ville de Saint-Laurent, fondée il y a 125 ans
En 1893, Saint-Laurent compte 1 225 habitants et est sur le point de devenir une ville. Les Laurentiens fêteront cette année les 125 ans de l’incorporation de Ville de Saint-Laurent, une occasion de retracer son histoire.
À la fin du XIXe siècle, Saint-Laurent était avant tout une banlieue agricole, mais la réputation de son collège et l’aspect urbain de son centre lui offre une visibilité à l’échelle provinciale. Il s’agit à l’époque d’une paroisse, qui a le statut de municipalité.
Dans les années 1890, les citoyens commencent à avoir des ambitions dignes d’une ville. Dans Histoire de Saint-Laurent, Robert Rumilly rapporte que les propriétaires doivent notamment construire des trottoirs en bois de dimensions déterminées.
Un groupe demande alors à Québec d’obtenir le statut de ville. Si des paroissiens s’inquiètent d’une hausse des taxes, le curé Beaudet les rassure et donne son appui.
Le 27 février 1893, le centre du territoire devient Ville de Saint-Laurent, tandis que le reste, principalement agricole, demeure à la paroisse. Chacune des deux municipalités a son maire et son conseil.
Débuts
Ville de Saint-Laurent compte à sa création 225 maisons et plusieurs commerces, dont un magasin général et quatre hôtels. Le premier maire est l’agent d’immeubles Édouard Gohier. Avec six conseillers, il tient la première séance du conseil en avril, au presbytère.
M. Gohier comprend bien la position stratégique de Saint-Laurent, entre Montréal et la rivière des Prairies. Il projette la création d’un boulevard, qui «assurerait le progrès de toute l’île de Montréal». Freiné, il se rabat sur le tramway, en fonction de 1896 à 1959. La ligne donnera naissance une fois élargie à la Grande-Allée-de-Florence, futur boulevard Décarie.
Le tramway apporte aussi de nombreux progrès à la communauté jusqu’à lors isolée, comme une première succursale de la Banque de Ville-Marie ainsi que le téléphone au magasin général. Des usines s’y installent, comme la Compagnie de Tabac de Saint-Laurent et la Dominion Chicory.
Le premier employé de la ville est Veni Cardinal, un constable, également allumeur de réverbères. Il devient chef de la police l’année suivante, avec un homme sous ses ordres. Suit une brigade de pompiers et la construction d’une geôle.
Les questions les plus courantes concernent à l’époque l’entretien des chemins et le curage des ruisseaux. Le premier aqueduc a été construit en 1888 par Théophile Migneron, qui devient le second maire de Ville de Saint-Laurent en 1901. Cependant, son implication dans l’octroi d’un contrat de construction d’un nouvel aqueduc mine sa position et M. Gohier est réélu en 1903.
Le maire Gohier, qui sera en fonction pendant plus de 14 ans au total, poursuit l’aménagement de la ville, notamment en ordonnant aux propriétaires de planter des arbres devant leur maison, pour embellir les rues.
Petit à petit, la ville annexe les terres de la paroisse, qui disparaît complètement en tant que municipalité en 1954.
100e anniversaire de l’incorporation de Ville de Saint-Laurent
Célébrations
L’arrondissement de Saint-Laurent prévoit de souligner l’histoire laurentienne à l’occasion du 125e, notamment lors des Fêtes de Saint-Laurent. Si techniquement possible, une projection aura lieu sur l’église Saint-Laurent à la fin de l’hiver. La mairie ouvrira ses portes aux jeunes pendant la semaine de relâche.
Merci à Sophie Poirier et Josée Boudreau de l’arrondissement de Saint-Laurent pour leur aide dans la recherche d’archives. Pour plus d’informations sur l’histoire de Saint-Laurent, consulter les livres «Saint-Laurent, du village à la ville» de Johanne Brochu et Béatrice Sokoloff et «Histoire de Saint-Laurent» de Robert Rumilly ainsi que les pages web «Histoire de Saint-Laurent» sur le site de la Ville de Montréal.