Griffintown : Projet Montréal reproche à l'administration Dorais de faire fi des recommandations de l'OCPM

Lors de la séance du conseil d’arrondissement du 1er mai, l’administration du maire Benoit Dorais a adopté en troisième lecture le projet immobilier du 50 rue des Seigneurs. Elle a aussi déposé un projet qui verrait le jour au 291, de la Montagne. En agissant de la sorte, Projet Montréal estime qu’elle fait fi des recommandations que l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) vient de formuler concernant le développement de Griffintown.

«L’administration de l’arrondissement du Sud-Ouest continue d’adopter, sans vision, des projets de développement immobilier à la pièce, et ce, en allant à l’encontre de plusieurs des recommandations exprimées par l’OCPM», ont déploré par voie de communiqué de presse le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, et la conseillère Sophie Thiébaut, seule élue à s’être prononcée contre ces deux projets.

Vision Montréal a répliqué à la charge. La chef Louise Harel a rappelé que c’est son parti qui a «sonné l’alarme sur la façon dont se développait Griffintown et qui a réclamé une vision d’ensemble pour ce secteur».

«Le développement à la pièce de Griffintown est un effet des politiques de l’administration Tremblay, qui endossait tous les projets de plein droit des promoteurs. Les élus de Vision Montréal ont tout mis en œuvre pour changer cette façon de faire. Nous nous sommes dédiés à protéger les espaces verts, protéger le patrimoine, intégrer les ateliers d’artistes et la stratégie d’inclusion de logements sociaux dans tous les projets», a affirmé la conseillère Véronique Fournier.

En donnant le feu vert au projet du 50, des Seigneurs, lequel déroge à la réglementation actuelle en ce qui concerne la hauteur, Sophie Thiébaut juge que l’arrondissement tourne le dos aux recommandations de l’OCPM. Si l’office de consultation propose dans son rapport que seuls soient autorisés des projets qui respectent les hauteurs prévues dans la présente règlementation, et ce, jusqu’à ce que le plan de développement soit adopté, elle suggère que «les projets de grande hauteur de plein droit ne soient autorisés qu’en obligeant l’intégration d’espaces verts en proportion pour alléger leur présence sur rue». Or selon Véronique Fournier, «l’adoption du projet Sonoco est en tout point conforme aux recommandations de l’OCPM et aux recommandations des urbanistes de l’arrondissement et de la Ville centre en matière de surhauteur puisque le faible taux d’implantation au sol, fixé à 57%, permettra tant de maximiser la réalisation d’espaces communs au niveau du sol, que de favoriser un verdissement accru du site et des percées sur le canal».

Pour ce qui est du projet sur la rue de la Montagne, Mme Thiébaut mentionne qu’il «inclut un des seuls bâtiments qui restent datant avant la période industrielle de 1960». Elle rappelle que l’OCPM a recommandé «que la Ville établisse à court terme les premiers jalons d’une stratégie de mise en valeur du patrimoine du quartier et qu’elle en prenne le parti de les protéger». Pour la conseillère, «il est difficile de s’expliquer pourquoi l’administration de l’arrondissement va de l’avant avec ce projet dans ces conditions». «Ce projet n’est pas nouveau, au contraire, il a été retardé par l’administration du Sud-Ouest à bon escient. L’objectif étant de s’assurer de respecter les principes de l’OCPM tout en préservant le patrimoine, soit deux maisons d’ouvriers de 1875. Pour ce qui est des hauteurs, elles sont conformes aux orientations et objectifs du plan d’urbanisme», a expliqué Véronique Fournier. (A.D.)