Shazad Khan personnalité d’affaires du mois de novembre

Shazad Khan est propriétaire du Dunkin Donuts de la rue Wellington depuis onze ans déjà. Sa petite silhouette n’a d’égale que la grandeur de son sens des affaires. Souriant et avenant, il explique qu’il est tombé dedans dès le plus jeune âge. «À 14 ans, j’étais responsable par intérim de l’entreprise commerciale de mon père au Pakistan. Lorsqu’il partait en voyage d’affaires, je devais avoir l’œil sur 250 employés», dit-il en souriant et un brin d’humilité.

Diplômé en administration des affaires dans son pays d’origine, M. Khan se qualifie de «self-made-man», un autodidacte à qui tout semble sourire. Après un voyage en Europe, il décide de rejoindre des amis au Québec. Il venait d’avoir 19 ans. C’était en 1973, Verdun n’était encore qu’un terrain vague, raconte-t-il, mais très rapidement, il savait qu’il allait y rester pour longtemps. Après de nombreux mois de dur labeur dans une entreprise de textile, il devient propriétaire du dépanneur Fortier, «un travail éprouvant, un nombre d’heures incroyable, mais une relation avec la population verdunoise très enrichissante», dit-il avec fierté. Ses qualités entrepreneuriales ne s’arrêteront pas là. Tout au long de ces années, il investit dans des commerces, des condos et participe grandement à aider ceux qui en ont besoin dans sa «ville d’adoption», Verdun, mais aussi à Valleyfield ou Napierville.

Des rénovations nécessaires

Aujourd’hui, le dépanneur Fortier est loin, mais lui est resté dans l’arrondissement. Le Dunkin Donuts, dont il est propriétaire, est un incontournable de cette grande artère commerçante et Shazad Khan espère qu’il le restera. Lui et son équipe proposent tout un éventail de café, de beignes et de muffins dans une enseigne fraichement rénovée. «C’était important pour ma clientèle que je puisse rénover l’établissement, cela m’a couté 250 000$, mais tout est beau, du sol au plafond ».

En effet, à l’extérieur le stationnement a été réaménagé, à l’intérieur l’espace a été repensé. Le mobilier est neuf et le mariage des couleurs offre une ambiance chaleureuse que le client semble apprécier, aux dires de sa femme, Francine. Elle est sa femme, son bras droit, mais aussi la mère de ses quatre enfants, «un travail à plein temps qui demande quelques sacrifices», dit-elle.

Francine s’éclipse rapidement, les clients n’attendent pas. Shazad Khan rend hommage à cette femme de l’ombre et à toute son équipe. «À l’heure actuelle, ils sont une vingtaine de salariés, tous verdunois, à travailler au sein de l’entreprise, certains sont là depuis dix ans, d’autres moins longtemps, ma femme beaucoup plus, et j’en suis très fier», s’amuse-t-il à dire. Aujourd’hui, le Dunkin Donuts n’est pas seulement un commerce de détail. À l’arrière dans le laboratoire, ils sont trois personnes à produire environ 2500 beignes chaque jour. Certains sont pour les Verdunois, d’autres pour 3 commerces à l’extérieur de l’arrondissement.

Homme d’affaires accompli, il n’en reste pas moins un homme de cœur. Très régulièrement, il offre ses invendus aux centres communautaires et lieux de culte avoisinants. «C’est important pour moi de pouvoir aider les personnes en difficultés, quelles que soient leur culture, leur religion, notre différence est notre richesse, alors je fais mon possible», confie-t-il. Et puis il admet être souvent disponible pour ses confrères de la rue Wellington. « Nous sommes dans un arrondissement qui change, il est important pour tous les commerçants de s’adapter à ce changement, alors si je peux apporter mon expérience, pourquoi pas, tout le monde y gagne », conclut-il.