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Les conseillers d’orientation ont-ils tort?

woman who is pondering about problem Photo: Getty Images/iStockphoto

Les conseillers nous aident à trouver l’emploi idéal pour nous. Et si ce n’était pas la bonne stratégie?

La 11e Semaine québécoise de l’orientation bat actuellement son plein, et ce, jusqu’à dimanche. Durant toute la semaine, l’Ordre des conseillers et des conseillères d’orientation (OCCOQ) propose de nombreuses activités qui aident à cerner les obstacles qui empêchent d’accéder à l’emploi idéal.

Les conseillers d’orientation ont toujours encouragé les jeunes à découvrir un emploi passionnant, l’emploi idéal. Pour y parvenir, ils les aident à bien comprendre leurs intérêts et leurs valeurs, afin de pouvoir déterminer une carrière au sein de laquelle cette passion pourra s’exprimer. Ils croient que le bonheur au travail est possible seulement s’il existe une correspondance entre l’emploi que nous occupons et notre personnalité (le fit, en anglais).

De nos jours, néanmoins, ce point de vue est souvent remis en question.

D’abord, très peu de gens accèdent à cet emploi idéal. Le marché du travail est devenu trop imprévisible pour que ce soit possible. Un sondage récent réalisé par Workopolis auprès de 670 personnes révèle que 19 % d’entre elles ont occupé, à un moment ou à un autre de leur carrière, l’emploi qu’elles avaient décrit comme idéal lorsqu’elles étaient jeunes. Seulement 4 % d’entre elles occupaient cet emploi idéal au moment du sondage. Cela dit, les répondants ont indiqué que leur perception de l’emploi idéal avait grandement changé depuis leur jeunesse. La bonne nouvelle est que presque un tiers d’entre eux (29 %) occupent un emploi qu’ils jugent aujourd’hui idéal pour eux.

Ensuite, plusieurs croient que la stratégie qui consiste à diriger les jeunes vers un emploi qui les passionnera les conduit trop souvent à ignorer les formations qui présentent les meilleurs débouchés. Combien de jeunes affirment qu’ils ne veulent pas étudier la technologie parce qu’ils souhaitent aider les gens plutôt que s’asseoir devant un ordinateur toute la journée? Ou ignorent des formations professionnelles prometteuses parce qu’elles ne sont pas «cool»? Il n’y a pas de doute que les difficultés des employeurs à recruter des jeunes qualifiés s’expliquent en bonne partie par la recherche d’idéal de ces derniers.

Des chercheurs ont récemment montré que cette stratégie du fit n’est pas la seule qui soit efficace. Il est également possible de développer avec le temps un intérêt pour une formation et un emploi qui ne passionnaient pas au départ. Cette méthode permet plutôt aux jeunes de choisir leur formation en fonction de leurs capacités et des possibilités d’emploi au lieu de leurs intérêts et de leurs valeurs. Il leur sera ensuite possible d’évoluer au sein d’un emploi – en s’initiant aux nouvelles méthodes et aux nouveaux outils, en suivant des formations continues, en assumant de nouvelles tâches et de nouvelles responsabilités – jusqu’à ce qu’il corresponde davantage à leurs attentes.

Cette stratégie est mieux adaptée à un marché du travail en mutation que la recherche de l’emploi idéal préconisée par tant de conseillers d’orientation.

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