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Gagnons la partie

Photo: Métro

À la suite de mon dernier article «Pour gagner la partie», un lecteur faisant preuve d’une sagesse divine m’a fait remarquer que ma méthode pour dominer un conflit est efficace, mais manque d’humanité.

Il n’a pas tort… Elle est en effet radicale et ne s’applique pas dans toutes les situations. Je lui ai expliqué que, mes textes étant limités à 400 mots, je ne peux aborder toutes les facettes d’un sujet dans un même article. Il m’a cependant fait réfléchir et m’a amené à aborder le sujet sous un autre angle, qui tient compte de la diplomatie plutôt que de la victoire uniquement.

La notion d’avoir tort ou raison prend ici plus d’importance. Si vous pensez que l’autre a raison, il est raisonnable d’abdiquer. En revanche, si vous demeurez convaincu d’être dans le vrai, optez pour une négociation intelligente.

Comment faire? Un exemple : vous faites partie des deux superviseurs que la direction a mandatés pour couper quelques têtes, car l’entreprise va mal. Votre réaction est de licencier les moins performants, alors que votre collègue souhaite appliquer la logique du dernier rentré, premier sorti.

Encore une fois, laissez parler l’autre en premier. Son exposé vous permettra d’en déceler les faiblesses et d’adapter votre discours. Cependant, cette fois-ci, au lieu de lui dire qu’il raconte n’importe quoi, soulignez la pertinence de son récit. Laissez-lui le temps d’être agréablement surpris par la facilité avec laquelle il vous a convaincu et poursuivez avec : «Mais ne penses-tu pas qu’il serait dommage de renvoyer M. Deal étant donné que, bien qu’il soit nouveau, il est notre meilleur représentant? L’entreprise va mal. N’avons-nous pas besoin de nos meilleurs éléments? Que penserais-tu plutôt de remercier M. Retard, qui est le septième sur ta liste d’ancienneté, mais dont la performance est médiocre?»

Vous remporterez une victoire mitigée, mais cette solution, qui tient compte de la performance tout en valorisant l’expérience de ceux qui connaissent l’entreprise depuis des années et dans ses moindres recoins, n’est-elle pas la meilleure pour atteindre l’objectif de la direction, soit la pérennité de l’entreprise?

Quelle ironie! Pour ceux qui ont lu mes deux derniers articles, vous remarquerez que je suis celui qui parle en premier et mon lecteur, plutôt que de rejeter en bloc mon avis original, m’a simplement incité à traiter le sujet sous un autre angle en pointant mes faiblesses.

Moralité: si un Français vous exaspère, gardez espoir. Apparemment, nous pouvons faire preuve d’écoute.

**Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro et n’engage que son auteur.**

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