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Luc Ferrandez contre vents et marées

Photo: Arrondissement MHM

Pour avoir interviewé des dizaines de politiciens ces dernières années, je peux dire que le maire du Plateau est l’un de ceux qui m’interpellent le plus lorsque vient le temps de discuter de design urbain et d’architecture.

Pourquoi? Parce que Luc Ferrandez a beaucoup voyagé. Il est allé un peu partout en Europe, notamment en Allemagne et en Scandinavie, et ne s’est pas contenté des attractions touristiques. Il a pris le temps de sortir des sentiers battus et d’observer la conception de certains quartiers, ce qui l’inspire beaucoup lorsque vient le temps de prendre des décisions éclairées pour son arrondissement.

Je l’ai constaté une fois de plus lors de la réflexion publique sur le réaménagement de la place Gérald-Godin, qu’il appelle «le cœur du Plateau». Pas question pour lui de se satisfaire du minimum et de faire ce qu’on fait malheureusement trop souvent à Montréal: revitaliser pour revitaliser, sans trop réfléchir à la façon de bonifier l’espace public.

«Partout dans le monde, les villes se réinventent et s’éclatent dans la créativité, m’explique-t-il. Il n’y a plus de limite. On tente de créer de plus en plus de rencontres citoyennes, d’améliorer la déambulation dans les quartiers, de retenir les gens en ville plutôt que de les voir s’évader à l’extérieur pour le week-end. On peut faire ça, nous aussi, à Montréal.»

Pour M. Ferrandez, il est grand temps que la place Gérald-Godin se définisse autrement que comme un simple lieu de passage pour accéder au métro ou pour attendre un ami. Le site doit devenir un lieu de destination où on se rend pour passer du bon temps. «Une place publique attirante offre un moment de poésie, de détente et de plaisir, poursuit-il. Quand les gens font un détour dans leur quotidien pour venir sur une place publique, c’est signe que c’est réussi.»

C’est pourquoi il compte évaluer, au cours des prochains mois, toutes les options possibles pour marquer le territoire à l’approche du 375e anniversaire de la métropole. Peut-on prolonger le site sur les rues adjacentes et le piétonniser? Doit-on repenser les circuits d’autobus de la STM autour de l’édicule? Serait-ce une bonne idée d’ajouter de petits commerces éphémères ou un «beer garden» pour attirer les gens? Peut-on faire de l’agriculture urbaine en hauteur ou créer un circuit artistique? Bref, la seule limite, pour le moment, reste notre imagination collective.

Et pour tous ceux et celles qui se demandent si les budgets du Plateau permettront réellement de laisser place à l’audace dans l’éventuelle proposition, M. Ferrandez reste confiant. «Argent n’égale pas automatiquement audace. Trouvez-vous que la place des Festivals, qui a coûté plus de 200M$, est audacieuse? […] On va faire des ateliers de coworking et un concours de design pour stimuler la créativité tout au long du processus. On ne peut tout simplement pas se permettre de rater ce projet.»

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