Les métiers de la restauration et du tourisme à portée de main

Une nouvelle école de restauration a ouvert ses portes à Montréal en août dernier. Métro l’a visitée.
L’École des métiers de la restauration et du tourisme de Montréal offre quatre programmes menant à des diplômes d’études professionnelles (DEP) : cuisine, cuisine du marché, service de la restauration et vente de voyages. Il s’agit d’une école publique, gérée par la Commission scolaire de Montréal (CSDM), qui ne comporte donc pas de frais de scolarité.
Métro s’est entretenu avec le directeur de l’établissement, Mario Bilodeau, à l’occasion des portes ouvertes, la semaine dernière.
Quelle est votre clientèle?
La formation s’adresse majoritairement à de jeunes adultes. Selon les formations, on demande un préalable de 3e, 4e ou 5e secondaire. On a aussi une clientèle adulte, qui a suivi un parcours de formation au niveau collégial ou universitaire, et qui revient en formation.
Est-ce que vous avez beaucoup d’élèves en ce moment?
Tout à fait. On a été surpris de la demande, parce qu’au départ, on voulait lancer seulement une cohorte de jour en cuisine. Étant donné qu’il y avait beaucoup de demande, on a tout de suite lancé le service de soir. Et les groupes de janvier sont déjà complets.
En vente de voyages, nous avons une cohorte de jour. La capacité de l’école est environ 220 élèves, donc nous en avons une centaine de jour et une centaine de soir.
Combien de temps durent les formations?
Toutes les formations sont d’une durée d’un an. La formation en cuisine se fait de façon intensive, 7 heures par jour, 35 heures par semaine. C’est vraiment la réalité du métier. On commence tôt, on finit aux alentours de 15 h, et on a une formation de soir aussi. En ce qui concerne la vente de voyages, on le fait de façon standard, donc 30 heures par semaine.
Est-ce que ça complète les programmes de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ)?
Il y a toujours des passerelles, comme on les appelle. Certains aspects du programme du DEP vont être reconnus au niveau collégial, donc en effet, l’élève peut poursuivre sa formation par la suite.
Par rapport à la cuisine et au service de restauration, il y a des attestations d’études collégiales (AEC) et le diplôme d’études collégiales (DEC) en hôtellerie.
Mais l’élève peut aussi aller directement sur le marché du travail. L’objectif de la formation professionnelle, c’est de donner un accès rapide au travail grâce à une formation adéquate.
Est-ce que c’est une mesure pour lutter contre le décrochage?
Pas nécessairement; cela dépend toujours du profil de l’individu… Il y a des gens qui sont plus manuels que d’autres. Ce n’est pas uniquement pour ça, mais c’est en effet une voie possible pour la clientèle qui a un peu plus de difficultés sur le plan scolaire. C’est beaucoup plus pratique, la formation professionnelle : c’est environ 20 % de théorie pour 80 % de pratique. Et la formation donne accès à de bons métiers bien rémunérés, donc oui, cela aide à lutter contre le décrochage.
Avez-vous d’autres projets en cours?
La formation sur mesure. Actuellement, on ne fait que de la formation normée ministérielle, mais on veut offrir de la formation sur mesure ouverte au public, par exemple des ateliers culinaires qu’on va proposer dès l’an prochain.
Également, nous voulons offrir une attestation d’études professionnelles (ASP) en sommellerie. Nous attendons la réponse du ministère de l’Éducation à cet effet. Il s’agit d’une spécialisation en sommellerie pour les gens qui vont faire le service de restauration.
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Une ancienne école primaire
L’édifice qui abrite les locaux de l’École des métiers de la restauration et du tourisme de Montréal, situé près du métro Guy-Concordia, est une ancienne école primaire. Lorsque les travaux ont été amorcés, en 2009, le bâtiment était abandonné depuis trois ans.
L’ancien gymnase a été converti en immense cuisine pour les élèves. On peut observer des traces du passé sous la forme de photos accrochés aux murs un peu partout dans l’école.