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Chez les ados, envoyer des textos la nuit perturbe le sommeil et les performances scolaires

La lumière bleue produite par les écrans peut perturber le sommeil. Photo: ©tab62/Shutterstock.com

Une récente étude américaine montre que les adolescents qui continuent à envoyer des textos après avoir éteint la lumière ont un plus mauvais sommeil et de moins bonnes notes que ceux qui ne se servent de leur smartphone que la lumière allumée.

Cette nouvelle étude, menée par l’université Rutgers, est la première du genre à découvrir, chez les ados américains, un lien entre le fait d’envoyer ou non des textos la nuit et la qualité du sommeil et des performances scolaires.

Sous la direction de Xue Ming, professeur de neurosciences et de neurologie à l’École de médecine de l’université Rutgers, l’équipe de chercheurs s’est penchée sur le comportement de lycéens de trois établissements du New Jersey.

Au total, 1537 questionnaires ont été remplis et analysés par les chercheurs, dans le but de déterminer quelle était la longueur moyenne des messages envoyés, s’ils étaient envoyés avant ou après l’extinction des feux, et les performances scolaires de chaque lycéen ou lycéenne.

Les résultats de l’étude, publiés dans le Journal of Child Neurology, montrent ainsi que les lycéens qui cessent d’envoyer des textos après l’extinction de la lumière, ou moins d’une demi-heure après, dorment plus longtemps, sont moins somnolents pendant la journée, et ont de meilleures notes que ceux qui continuent à se servir de leur téléphone plus de 30 minutes dans le noir.

En cause: la «lumière bleue»

La comparaison entre les garçons et les filles montre quant à elle que même si les filles envoient davantage de textos et sont plus fatiguées pendant la journée que les garçons, elles réussissent tout de même mieux à l’école, ce qui serait dû, selon le professeur Ming, au fait qu’elles envoient leurs textos avant que la lumière soit éteinte.

Les effets néfastes observés sur le sommeil après l’extinction de la lumière sont dus à la « lumière bleue » émise par les smartphones et perçue comme plus intense dans l’obscurité. Cette lumière bleutée retarde la libération de mélatonine, l’hormone de la somnolence, qui envahit normalement l’organisme aux alentours de 21 heures. En outre, la lumière bleue affecte la sécrétion de mélatonine même à travers des paupières fermées.

Ce sommeil retardé par la perturbation de la libération de mélatonine pourrait aussi jouer un rôle dans la baisse des performances scolaires : « Si quelqu’un envoie et reçoit sans cesse des messages, les alertes lumineuses du téléphone peuvent perturber son rythme circadien », explique le professeur Ming, qui continue : « La phase de sommeil paradoxal est la plus importante chez les adolescents en ce qui concerne l’apprentissage, la consolidation de la mémoire et l’adaptation sociale. Or, lorsque l’heure de coucher effective est retardée sans que l’heure de lever le soit, le sommeil paradoxal est raccourci. »

Selon le professeur Ming, l’école gagnerait donc à reconnaître l’importance du sommeil chez les ados et à trouver un moyen d’intégrer dans les cursus scolaires une éducation au sommeil. Autre solution à ce problème : faire débuter les cours à une heure un peu plus tardive.

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