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CHSLD Herron: abandonnée dans sa chaise roulante pendant des heures

(Photo: Thinkstock)

Sans membre du personnel pour la mettre au lit, une résidente du CHSLD Herron a été abandonnée dans sa chaise roulante jusqu’aux petites heures du matin dans la nuit du 28 au 29 mars 2020. C’est seulement après un appel à la police qu’une soignante est venue la voir.

Mercredi matin, la fille de la résidente en question, Karen Seiler, a raconté devant la coroner, Me Géhane Kamel, l’incident survenu au début de la crise pour le CHSLD Herron, à Dorval.

L’établissement privé, où 47 des 150 résidents sont décédés au printemps 2020, fait l’objet d’une enquête publique du coroner

À la fin du mois de mars 2020, la grande majorité des employés du CHSLD Herron avaient quitté le navire, abandonnant des résidents dans leur chambre.

Karen Seiler estime que sa mère a toujours reçu les soins nécessaires, mais le soir du 28 mars fait exception à la règle. 

«Vers 23h, ma mère a appelée en m’informant qu’elle était encore sur sa chaise roulante. Elle y était depuis le matin, mais normalement ils la placent dans son lit entre 20h et 20h30», a raconté Mme Seiler.

La résidente ne pouvait donc pas s’allonger pour dormir. Malgré les appels à l’assistance de la résidente, aucun employé n’est venu aider l’aînée. 

Un appel au 911

Karen Seiler, qui est aussi infirmière de profession, a expliqué qu’elle avait tenté d’appeler les infirmières de Herron plusieurs fois, en vain. 

Elle rappelle alors sa mère, qui l’informe du fait qu’elle et d’autres résidents flânaient dans les couloirs à la recherche du personnel introuvable. «Elle m’a dit qu’il n’y avait personne, même à la réception principale», a-t-elle expliqué. 

Dans l’impossibilité de se rendre sur place elle-même, la témoin demande à une collègue de travail d’aller voir ce qui se passe au CHSLD Herron. «Elle a essayé de frapper et de sonner à la porte, mais personne ne répondait», a ajouté la femme à la barre.

Inquiète de la situation, Karen Seiler a décidé d’appeler le 911 autour de 1h du matin. Toutefois, les policiers l’ont rappelé environ trente minutes plus tard pour l’informer du fait qu’ils avaient parlé à une infirmière, mais qu’ils ne pouvaient pas entrer dans le bâtiment, faute d’équipement de protection.

«Ils m’ont dit qu’il y avait deux infirmières pour tout l’édifice. C’est la première fois que j’ai su qu’il manquait de personnel», a précisé Mme Seiler. 

L’infirmière a indiqué à la police qu’elle irait voir la résidente. C’est seulement par la suite que la résidente a pu être mise au lit, présume la témoin. 

Le lendemain, Karen Seiler a tenté de joindre le centre à plusieurs reprises. Elle n’a pu avoir des nouvelles de sa mère que l’après-midi. «Elle m’a dit qu’ils étaient effectivement venus pour la mettre au lit. Et qu’elle était encore dans le lit parce que personne n’était venu la soulever.»

Le CHSLD Herron a fermé ses portes à l’automne 2020. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a déjà annoncé qu’il ne déposerait pas d’accusations dans ce dossier. Les audiences publiques se poursuivent jusqu’au 23 septembre.

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