Les directions d’école estiment nécessaire d’instaurer de l’enseignement à distance si le congé des fêtes est prolongé. Sinon, elles craignent une explosion d’échecs dans les écoles secondaires du Québec.
C’est ce que révèle un sondage mené auprès des membres de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE).
Ce coup de sonde survient alors que le gouvernement étudie la possibilité de prolonger le congé des fêtes.
Pour le président de l’AQPDE, Carl Ouellet, l’avenir des élèves est en jeu. Si les élèves ne peuvent pas continuer leurs apprentissages durant la fermeture, ce sera «catastrophique», prévient-il.
«On ne peut pas se permettre de perdre encore des journées en classe. On constate déjà une hausse du taux d’échec dans nos écoles», affirme Carl Ouellet.
Trois fois plus d’échecs
En effet, la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE) révèle que le taux d’échec a triplé avec la pandémie.
Les directions des écoles secondaires publiques enregistrent des taux d’échec de 30%. Habituellement, ce chiffre s’élève, en moyenne, à 10% .
Le président de la FQDE, Nicolas Prévost, a précisé la semaine dernière au micro de l’émission Première heure que la situation était encore plus préoccupante dans la région de Québec.
M. Prévost rapporte des taux d’échec de 50% des élèves au secondaire, particulièrement en mathématiques, mais aussi dans l’ensemble des matières.
Si la situation ne s’améliore pas, la FQDE craint une hausse du décrochage scolaire lors de la remise du premier bulletin en janvier.
Puisqu’il n’y aura que deux bulletins, cette étape compte pour 50% de l’année scolaire, souligne Nicolas Prévost. «C’est sûr qu’au niveau de la motivation de nos élèves, on a des inquiétudes. Ça aura un impact majeur aussi au niveau des élèves de 5e secondaire qui font des demandes au collégial», ajoute-t-il.
Non au prolongement du congé
La FQDE s’oppose donc au prolongement du congé des fêtes. Sinon, comme l’AQPDE, l’organisme souhaite que les élèves puissent continuer l’école à distance.
Toutefois, les directions d’école craignent que cette option soit difficile à gérer. Parmi les appréhensions soulevées, plusieurs évoquent le manque d’outils technologiques ainsi que l’accès à l’internet.
Les données du ministère de l’éducation font état de 1018 écoles ayant au moins un cas positif actif au Québec.