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Politique provinciale: une année chargée à venir en 2021

Le premier ministre François Legault et son ministre de la Santé, Christian Dubé

Le premier ministre François Legault et son ministre de la Santé, Christian Dubé

L’année 2020 était celle de la COVID-19, et c’est sous ce thème que risque bien l’année à venir. Sauf que sur le bureau de François Legault, les dossiers s’empilent. Métro vous propose six thèmes à surveiller en politique provinciale en 2021.

Opération de vaccination

C’est sur elle que risquent de reposer une bonne part des dossiers qui suivront. Déjà en décembre, le gouvernement provincial compte avoir inoculé des dizaines de milliers de Québécois dans les centres d’hébergement et de soins longue durée (CHSLD). Certains travailleurs de la santé recevront aussi le vaccin.

Mais c’est durant le premier trimestre de 2021 que se jouera l’essentiel de l’opération. Pfizer/BioNTech a prévu la livraison de 1,3 millions de doses au Québec, ce qui devrait permettre d’administrer son vaccin à 650 000 personnes. Selon François Legault, cela devrait déjà permettre un assouplissement des règles sanitaires.

C’est sans compter l’apport de l’entreprise Moderna, dont le vaccin a aussi été approuvé par Santé Canada. Les premières doses arriveront au Canada d’ici la fin du mois.

L’année 2021 sera-t-elle celle du retour à la normalité?

Relance économique

Le Québec sera essentiellement «sur pause» pour la période des Fêtes. Le gouvernement de François Legault aura ensuite la tâche d’équilibrer la réouverture avec la santé des Québécois.

La province, qui nageait dans les surplus avant la crise sanitaire, s’embourbe désormais dans un déficit «historique» de 15 G$. Jusqu’à la moitié de ce total devrait rester après la récession, calcule le ministère des Finances. Le taux de chômage semble aussi s’être stabilisé au-dessus de 7%, soit près de deux points de pourcentage au-dessus de celui du mois de février 2020.

Et comme on dit, il faut dépenser pour gagner. C’est du moins la philosophie que semble avoir priorisée Québec. Le «mini-budget» du 13 novembre prévoyait 1,5 G$ en nouvelles dépenses pour donner un coup de barre à la santé économique de la province. Environ un tiers de ces sommes serviront au cours des prochains mois.

Refonte de la Loi 101

Attendu cet automne, le «plan costaud» de protection et de valorisation de la langue française que devait présenter le ministre responsable, Simon Jolin-Barrette, prendra forme en 2021. C’est par la voie législative que l’élu de Borduas compte adapter la Charte de la langue française à la réalité d’aujourd’hui. Il déposera un projet de loi à la prochaine session parlementaire.

Le plan du ministre responsable de la Langue française s’inscrit sur fond de déclin statistique de la langue française, particulièrement dans la grande région de Montréal. En août, une étude de l’Institut de la statistique du Québec rapportait que deux tiers des entreprises de la métropole québécoise exigent que leurs employés parlent anglais.

Le recensement 2021 devrait donner une meilleure idée des langues parlées par les Québécois dans la sphère privée. En 2016, on y apprenait que la proportions de personnes parlant uniquement le français à la maison s’était abaissé d’environ un point de pourcentage depuis 2011.

Des réponses sur GNL Québec

On attend le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) au sujet du controversé projet de liquéfaction de gaz naturel d’ici le 13 janvier. Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, prendra ensuite une décision finale.

L’élu, qui avait déjà convenu d’un préjugé favorable envers Énergie Saguenay, n’y injectera vraisemblablement pas de fonds publics. Le premier ministre François Legault a fermé la porte en fin de session 2020. Or, l’usine pourrait toujours voir le jour, avec des fonds privés uniquement, si Québec donne son feu vert à la construction.

Énergie Saguenay est le dernier d’une longue liste de projets de transport et de transformation du gaz naturel qui soulèvent les passions au Québec. Plusieurs groupes environnementalistes reprochent un double discours au gouvernement, qui vient de présenter un large plan environnemental sur dix ans et se dit ouvert à ce projet dont les opérations émettraient plus de 400 000 tonnes de gaz à effet de serre.

Un nouveau code d’éthique?

Réprimandé à deux reprises par la commissaire à l’éthique et à la déontologie de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, compte s’attaquer aux règles de l’institution parlementaire. Le premier ministre a fait part de son intérêt à revoir le code d’éthique pour rendre la politique plus attrayante pour les hommes et les femmes d’affaires.

Déjà, les oppositions, qui devront être consultées, font part de leur méfiance quant à la démarche.

«Il n’y a clairement pas de tolérance zéro [chez le premier ministre]. On a décidé de passer l’éponge deux fois plutôt qu’une. Et c’est inexplicable», avait lancé la chef du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, au dernier jour de la session parlementaire.

M. Fitzgibbon est le premier élu ministériel de l’histoire de l’Assemblée nationale a recevoir un blâme symbolique des députés élus, à la suite d’un rapport de la commissaire.

Un regard sur le racisme

François Legault ne prononcera pas les mots «racisme systémique». Selon lui, le dossier est clos. Or, Québec promet des actions pour combattre le racisme dans la province, trois mois après la mort tragique de Joyce Echaquan, et six mois après celle de George Floyd aux États-Unis, événement dont les secousses ont été ressenties dans la province.

À la mi-décembre, le Groupe d’action gouvernemental contre le racisme recommandait plusieurs mesures censées adresser directement le problème. François Legault soutient qu’elles peuvent être implantées rapidement.

Sur le plan des relations avec les communautés autochtones, c’est le ministre Ian Lafrenière qui jouera le rôle de porteur de ballon. L’une de ses tâches consistera à faire avancer les appels à l’action du rapport Viens sur les relations entre les Autochtones et certains services publics. L’adoption – ou non – de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples autochtones fera sans doute du bruit, elle aussi.

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