Conjuguant nature et réalité virtuelle, la visite guidée VerdunRéalité convie à explorer la faune et la flore peuplant les berges du Saint-Laurent à Verdun, du 20 au 23 juillet.
Par l’entremise de ce parcours de 90 minutes, présenté en français ou en anglais, sa créatrice, l’artiste et professeure Natalie Doonan, souhaite sensibiliser aux enjeux de la biodiversité sur ce territoire riverain.
L’effet que la Rosepatrienne souhaite produire sur le public peut se tenir en un mot : « émerveillement ». « Ou peut-être “réenchantement”. Même avec un regard critique, c’est important d’amener de l’espoir. Une ouverture de tous nos sens vers le monde tout autour de nous, et à l’intérieur de nous aussi », dit en entrevue avec Métro la professeure adjointe en création numérique au département de communication de l’Université́ de Montréal.
Quatre arrêts
Accueillant de six à huit personnes à la fois, VerdunRéalité se déploie en quatre arrêts, tantôt ludiques, tantôt contemplatifs, en présence de Natalie. Un.e guide accompagne chaque participant.e. Et ce sont ses étudiant.e.s à la maîtrise et au doctorat qui investissent ce rôle, indique la professeure.
La balade s’amorce en mode pique-nique, le temps de siroter au parc du thé à la verge d’or enrichi de miel local.
Vient ensuite le tour d’expériences de réalité virtuelle, qui exposent des enjeux de biodiversité. Casque sur la tête, l’on se mue entre autres en papillon monarque et, ailes battantes, l’on doit repérer le plus de plants d’asclépiades possible. Cette activité permet ainsi de montrer l’importance de cette plante fondamentale à la survie des monarques, puisqu’elle constitue l’unique source de nourriture de leurs chenilles.
Le parcours se conclut sur un pont d’observation, où l’on est convié à contempler une foule d’espèces d’oiseaux survolant les eaux — plus de 200 espèces aviaires ont été répertoriées à cet endroit, fait remarquer Natalie Doonan, qui promet une « vue spectaculaire ».
Changer les perceptions
Par ce projet, l’artiste espère changer certaines perceptions, à l’égard, par exemple, des pelouses rigoureusement tondues jugées esthétiques, mais qui, de la perspective d’un insecte pollinisateur, constituent un désert alimentaire.
On peut aussi penser aux plantes qualifiées de « mauvaises herbes », alors qu’elles poussent partout en milieu urbain, souligne la professeure, fascinée. « Ce sont des plantes qui sont adaptées aux environnements que les humains ont créés, qui poussent même dans des environnements pollués, cimentés, asphaltés. »
« D’une certaine façon, je pense que c’est notre responsabilité de les aimer, de les accepter, affirme-t-elle. Apprendre à mieux les connaître et à les accepter, ça veut dire que nous sommes en train d’accepter les conséquences de ce que nous avons créé. »
Le Verdun de son grand-père
Depuis longtemps, les recherches universitaires et la création de Natalie Doonan s’articulent autour des enjeux liés à l’alimentation. C’est ce qui l’a amenée à s’intéresser aux relations entre les humains et les autres espèces, relate-t-elle.
C’est en 2017 qu’elle a amorcé son projet, qui a évolué au fil des années. Elle s’est entretenue avec des chasseurs, des pêcheurs, des résident.e.s de Verdun ainsi que des personnes qui cultivent des plantes à des fins médicinales et culinaires (le foraging, en anglais). Elle a ainsi appris à connaître le lieu, raconte la professeure, qui a également rédigé un manuscrit à partir de ses recherches.
Et pourquoi Verdun? Elle s’est laissé inspirer par son grand-père, natif du quartier, un grand « raconteur » qui lui a relaté une foule d’histoires en découlant. « Il me parlait de la promenade de Verdun », se souvient Natalie, qui invite à s’émerveiller devant la beauté des paysages de ce quartier longeant le fleuve ainsi que de sa faune et sa flore.
Pour se procurer un billet, c’est ici.