La drag-queen Barbada aura sa propre émission jeunesse sur ICI TOU.TV dès le 29 mars. Le but? Faire découvrir la musique aux enfants en dix minutes dans un arc-en-ciel de fantaisie. En avant la fanfare et les paillettes!
Tout d’abord, c’est quoi la saveur de Barbada et à quoi peut-on s’attendre?
«C’est un univers super flamboyant et coloré à la façon drag-queen, mais évidemment adapté pour les jeunes. Barbada vous invite chez elle avec ses invité.e.s. À chaque épisode, mon coffre vous fait découvrir un nouvel instrument du jour qui m’amène à réfléchir et à dire: “Hmmm, j’ai un.e ami.e qui en joue, je vais l’inviter.” Je n’en dis pas plus!»
On pourra voir Clay and Friends, Klô Pelgag, Les Louanges… Comment ont réagi les artistes lorsque vous les avez approché.e.s?
«Ils étaient tous très enthousiastes et on le voit à la caméra. Tous les invité.e.s ont eu une bonne surprise en constatant l’ampleur de la maison de Barbada, la couleur, et l’univers super éclaté. Je suis fan de musique, mais j’avoue, j’avais certains préjugés. Je me suis dit: “voyons, je ne pense pas que Normand Brathwaite [NDLR: invité à l’émission] trippera sur une émission pour enfants animée par une drag-queen”, mais il a accepté notre invitation et ça a été super trippant!»
Avez-vous des anecdotes de tournage croustillantes à partager?
«Ma première anecdote, c’est quand j’ai rencontré Marc-André Grondin [NDLR: producteur de l’émission]. On était loin du tournage encore et je n’avais aucune idée que j’allais le rencontrer. Dans le courriel, c’était juste signé “MA Grondin” et je n’ai pas fait le lien. J’étais starstruck quand je suis arrivé nez à nez avec LE Marc-André Grondin, l’acteur de C.R.A.Z.Y – qui est d’ailleurs très beau, on va se le dire. J’ai essayé de ne pas le laisser paraître avec mes talents d’actrice.
Sur le plateau, la phrase la plus drôle est venue de Normand Brathwaite. C’était en décembre, il venait d’aller tourner En direct de l’univers pour le Jour de l’An et après il passait directement au plateau de Barbada. Il est entré et il nous a dit: “Hey, c’t’un méchant trip d’acide.” C’était très drôle [rires].»
Comment avez-vous fait pour marier la drag aux émissions pour enfants?
«Avec le fait que je suis enseignant depuis 17 ans, ça a été naturel; je comprends l’univers des enfants et l’univers jeunesse. Je suis habitué à travailler avec des jeunes. Mais c’est aussi venu avec L’heure du conte [NDLR: Barbada fait la lecture aux tout-petits à la maison de la culture Claude-Léveillée] et les activités qu’on me proposait à la bibliothèque, dans les garderies, etc. Cependant, ici on fait vraiment appel à des sujets plus éducatifs comme les mauvais rêves, le stress, etc. Le but de l’émission n’était pas de dire: “Bonjour, je suis une drag-queen.”»
Avez-vous hâte de voir comment vont réagir les tout-petits et leurs parents?
«Les enfants qui vont regarder l’émission ont le même âge que ceux qui viennent à L’heure du conte. Je le vois dans leurs yeux. Ils sont impressionnés de voir une drag-queen. C’est très coloré! Il y a une incompréhension dans les deux ou trois premières minutes, car c’est plus grand que maman, la voix est plus grave et c’est une femme avec les cheveux roses, mais après deux minutes c’est complètement oublié.
En fait, je pense que les jeunes ne vont peut-être même pas se poser la question; juste vouloir découvrir les marionnettes qui sont tellement attachantes! Ils vont aimer l’univers de Barbada et ça va être tout.»
Qu’est-ce qui vous rend le plus fier dans ce projet?
«C’est de se dire: on est rendu là. Ça me rend fier de voir qu’au Québec on peut faire abstraction des préjugés que certaines personnes et certains médias peuvent avoir. Les gens sont prêts, mais il suffit qu’on leur montre grâce à ICI TOU.TV ou des chaînes qui vont dire: “On l’essaie.” C’est une façon de faire avancer les choses. Si on veut que l’art de la drag soit accepté, il faut le montrer.
C’est beau d’avoir des drag-queens dans des bars à Montréal ou à Québec, mais les gens en dehors des grands centres ou qui ne vont pas dans ces établissements ne sauront jamais ce qu’est la drag. Il faut montrer que ce sont des artistes accomplis comme n’importe qui. Les diffuseurs le font et… y’était temps!»