On s’attendait à une magnifique oeuvre, et le résultat s’avère au-delà des attentes. Le temps des framboises, qui jumelle les artistes inspiré.e.s que sont Florence Longpré aux textes, Philippe Falardeau à la réalisation (de sa première série) et Sandrine Bisson (toujours truculente, dans une prestation constamment à cheval entre le drame et l’humour) dans le rôle principal, est un objet magnifique, et un parfait projet de visionnement en rafale pour le long week-end pascal.
Après les merveilleuses M’entends-tu? et Audrey est revenue, Florence Longpré co-signe ici avec Suzie Bouchard une histoire sensible de deuil qui vire l’existence à l’envers, admirablement bien servie par la réalisation inventive et parfois onirique de Philippe Falardeau.
Au cœur des 10 épisodes, Élisabeth (Sandrine Bisson), femme dans la quarantaine, déjà désabusée de sa vie sur une ferme dans un couple qui bat de l’aile et constamment accaparée par une belle-famille exubérante et colorée (qui vole le show à chacune de ses apparitions). Elle est également mère de deux adolescents, dont un adorable garçon sourd et muet (incarné par Xavier Chalifoux, qui vit réellement cette condition).
Élisabeth voit son existence bousculée lorsque son mari meurt subitement et qu’elle doit quitter son emploi de fonctionnaire pour reprendre l’entreprise agricole familiale, ainsi que son lot de travailleurs saisonniers.
À elles seules, les funérailles du regretté époux sont complètement surréalistes et divertissantes. Les scènes du Temps des framboises balancent constamment sur la fine ligne qui sépare la drôlerie de la tragédie, comme dans cette «vraie vie» que Florence Longpré dépeint si bien à l’écran.
Un Temps des framboises absolument délicieux, qu’on risque de dévorer encore et encore.
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