Tout comme Métro, ils ont 20 ans (ou presque) et sont prêts à refaire le monde. Plein feux sur leurs parcours inspirants et leur vision de l’avenir.
Mathis Bourassa
Étudiant en économie financière à l’Université de St Andrews
Arrondissement: Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce
Il vient peut-être de rentrer à l’université, mais il a déjà l’ambition de changer le monde. Et, pour lui, ça passera par des politiques monétaires plus égalitaires. Mathis, qui étudie actuellement à l’Université de St Andrews en Écosse grâce à la bourse McEuen (dont il est d’ailleurs l’un des deux seuls récipiendaires francophones depuis 1995), n’aspire pas à tirer les ficelles de l’échiquier financier du haut d’une tour du centre-ville mais à ce que l’économie soit au service des plus vulnérables Pour vrai, cette fois.
Ce que la pandémie lui a appris
La vulnérabilité des personnes qui ont moins d’opportunités. Quand les fondations de l’économie sont mises à mal, comme ça a été le cas pendant la pandémie, ça fait ressortir des enjeux qui sont moins vifs en temps normal. On a observé tout plein d’inégalités, mais aussi de détresse, et pas si loin de nous. Ça a été une prise de conscience collective.
Où il se voit dans 10 ans
J’aimerais beaucoup travailler dans une instance internationale en matière d’économie, comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international ou la branche de développement économique de l’ONU. Cette dernière travaille principalement avec les pays émergents pour élever le niveau de vie des populations locales avec des politiques monétaires qui profitent aux moins nantis.
Ce dont il ne peut se passer
L’actualité québécoise. J’ai beau être au Royaume-Uni pour les études, je reste connecté. Je garde ce lien-là avec le Québec, la maison. Sinon, je profite de la température ici pour peaufiner mes techniques de golf.
Il s’implique à fond dans…
En ce moment, le Global Investment Group de l’Université de St Andrews, un organisme qui aide les étudiants à développer leurs talents d’investisseur. Les bénéfices générés par les fonds d’investissement sont réinvestis dans la communauté. Tout le monde gagne!
La cause qui l’interpelle
Un partage des richesses plus égalitaire. Je veux réduire les inégalités entre les nations.
Deux mots pour décrire Montréal
Dynamisme et opportunités.
Un lieu, un site qui incarne Montréal
L’oratoire Saint-Joseph-du-Mont-Royal. C’est grandiose, ça rappelle l’histoire de Montréal et c’est chez nous, dans mon quartier.
Mathis s’implique aussi comme membre junior à Anges Québec, et a corédigé le livre Et si on se racontait?, qui promeut les relations intergénérationnelles comme moyen pour combattre la solitude des aînés pendant la pandémie.
Aglaé Villegas
Étudiante en relations internationales et droit international à l’UQAM
Arrondissement : Verdun
Elle a fait un stage en coopération internationale au Nicaragua, elle est bénévole auprès des demandeurs d’asile LGBTQ+, et elle est coordonnatrice de la Coop des jeunes de Villeray… entre autres. Pas étonnant qu’en 2018 Aglaé ait reçu la médaille du Lieutenant-gouverneur pour la jeunesse, qui souligne l’engagement social et communautaire.
Ce que la pandémie lui a appris
Que c’est important de s’arrêter. De prendre du temps pour soi, et de ne pas trop s’en mettre sur les épaules. Maintenant que la vie reprend, je fais encore mille projets en même temps, mais aujourd’hui, je suis plus consciente de mes limites.
Où elle se voit dans dix ans
Je serai, je l’espère, une femme accomplie à la carrière florissante – en relations internationales, mais aussi en éducation, car j’adore les enfants! –capable de conjuguer vie personnelle et vie professionnelle.
Ce dont elle ne peut pas se passer
Des contacts humains et sociaux.
Elle s’implique à fond dans…
Tout projet porteur de sens pour moi.
La cause qui l’interpelle
Les demandeurs d’asile LGBTQ+ qui arrivent au Canada.
Deux mots pour décrire Montréal
Vivante, et (pleine de) possibilités.
Un lieu ou un site qui symbolise Montréal
Le parc Laurier, que j’ai redécouvert pendant la pandémie, où je retrouve plein de gens que je connais, et qui n’est pas un endroit où les touristes vont en premier.
Safa Salman
Étudiante à l’Université d’Ottawa en droit
Municipalité : Ville de Mont-Royal
Québécoise d’origine irakienne, Safa est une jeune femme sérieuse et sérieusement préoccupée par le sort du monde ainsi que les inégalités sociales. Cette mordue de politique est aussi passionnée de cirque (elle sait jongler avec trois balles) et surtout de soccer, sport qu’elle pratique depuis 15 ans.
Ce que la pandémie lui a appris
Apprécier les petits moments de ma journée. Chacun de mes accomplissements prenait plus d’importance que d’habitude. La pandémie a aussi fait ressortir les inégalités.
Où elle se voit dans dix ans
Je serai encore jeune, et je serai avocate. J’espère avoir réalisé avant mes trente ans un petit rêve: faire le tour du Québec en Westfalia. Mère? Non, c’est pas dans mes plans.
Ce dont elle ne peut pas se passer
Avancer. Il faut que ça bouge, que ça change, que la société évolue et progresse. Au point de vue personnel aussi, j’aime le changement, pas la routine. Il faut qu’il y ait de l’action dans mon quotidien.
Elle s’implique à fond dans…
Tout ce qui touche le droit de la personne, le droit des minorités visibles et religieuses. Cela m’interpelle directement puisque je fais moi aussi partie des minorités visibles et religieuses. Je me suis impliquée dans divers organismes qui travaillent auprès des nouveaux arrivants.
La cause qui l’interpelle
Les droits de la personne chez les populations roms. C’est un enjeu encore malheureusement méconnu. J’ai eu l’occasion cette année de collaborer à la commémoration du génocide des Roms pendant la Deuxième Guerre mondiale au centre communautaire Romanipe de Montréal, où je suis agente de projet.
Deux mots pour décrire Montréal
Une ville unique.
Un lieu, un site qui incarne Montréal
Le parc Danyluk, à Ville Mont-Royal, où j’habite. C’est un endroit clé de ma jeunesse et des débuts de ma vie adulte. J’y ai rencontré des gens qui sont devenus des mentors et des femmes exceptionnelles de plusieurs nationalités qui, comme moi, veulent faire avancer le Québec. Dans un autre ordre d’idées: la murale de Nelson Mandela dans la Petite-Bourgogne, un homme dont l’histoire et le message m’ont marquée.
Fanny Chenail
Étudiante en arts visuels au Cégep Saint-Laurent
Arrondissement : Ahuntsic
L’été dernier, elle a traversé (presque) tout le Canada à vélo, de Vancouver à Montréal. Un périple exigeant, et surtout carboneutre, ce qui n’est pas un détail négligeable pour elle. En mars prochain, en prévision de son entrée à l’université à l’automne, elle aura une décision très importante à prendre: les arts visuels (et la précarité associée à ce domaine), ou une profession plus «encadrée», comme l’ingénierie? À suivre…
Ce que la pandémie lui a appris
L’importance de l’aspect social dans ma vie. Plus largement, j’ai pris conscience des failles dans notre système de santé, surtout dans les CHSLD. Un jour, moi aussi je serai vieille.
Où elle se voit dans 10 ans
Impossible pour moi de répondre en ce moment pour la question du métier ou de la profession. Mais j’aimerais continuer de découvrir le monde, en faisant du cyclotourisme en Europe par exemple.
Ce dont elle ne peut se passer
De l’art, surtout la musique, le cinéma, le théâtre et du plein air.
Elle s’implique à fond dans…
L’American Field Service (AFS), un programme international qui organise des échanges étudiants en groupe. Grâce à l’AFS, j’ai passé toute une année en Finlande. C’est à mon tour de redonner.
La cause qui l’interpelle
L’environnement, surtout. Et le multiculturalisme.
Deux mots pour décrire Montréal
Multiculturelle. Saturée – il y a trop d’autos!
Un lieu, un site qui incarne Montréal
Le marché Jean-Talon.
Félix Beauchemin
Étudiant au baccalauréat en relations internationales et droit international à l’UQAM
Arrondissement : Plateau-Mont-Royal
Jeune Granbyen ayant récemment emménagé à Montréal, Félix Beauchemin est loin de rester les bras croisés. Passionné de politique, il est impliqué dans son milieu scolaire, notamment au sein du Comité d’organisation de programme et a contribué à la campagne d’un ami qui se présentait au conseil municipal. Il travaille aussi pour l’Institut d’études internationales de Montréal et est intervenu quelques fois à l’émission Tout un matin. À Granby, il a en plus cofondé l’organisme «Initiatives vertes pour l’avenir» qui vise à susciter l’action environnementale.
Ce que la pandémie lui a appris
De ne pas tenir pour acquises les relations que l’on a avec les gens.
Où il se voit dans 10 ans
J’aimerais travailler dans le milieu communautaire. La recherche universitaire et la politique m’intéressent également. Dans tous les cas, je voudrais un horaire variable.
Ce dont il ne peut se passer
Avoir des projets, être impliqué, à l’école et dans la vie en général.
Il s’implique à fond dans…
En ce moment, l’école me prend beaucoup de temps!
La cause qui l’interpelle
Tout ce qui a trait aux inégalités sociales (la redistribution de la richesse, la pauvreté, la crise du logement, etc.). L’environnement également.
Deux mots pour décrire Montréal
Vivante et plurielle.
Un lieu, un site qui incarne Montréal
Les petites rues de quartier sur le Plateau ou n’importe où tant qu’elles sont conviviales, avec des petits cafés par exemple.