Avec l’arrivée des beaux jours, on se prépare à aller acheter quelques fleurs, herbes fraîches et autres petits plants de légumes à planter sur le balcon ou dans la cour. Bien sûr, pour planter tout ça, il ne faudra pas oublier les gros sacs de compost… à moins de se lancer dans le compostage maison! On vous explique comment vous y prendre.
Que vous ayez un petit jardin, une grande cour arrière, un balcon, ou rien de tout ça, composter à longueur d’année, c’est tout à fait possible. C’est d’ailleurs ce que fait Amy Barrington, jardinière de longue date et chargée de projet auprès de l’organisme d’agriculture urbaine et de verdissement Sentier urbain. Elle nous a fait part de ses meilleurs conseils.
Adopter des vers de terre
Comme animal de compagnie, c’est certain que le ver de terre n’est pas en haut de la liste des animaux qu’on rêve d’adopter, mais pour réduire vos restants de bouffe en compost, on ne fait pas mieux, assure Amy. Le vermicompost (ou lombricompost) qui abrite des vers serait l’option à privilégier pour faire son compost maison.
«C’est une solution très efficace, parce qu’un ver de terre est capable de manger deux fois sa taille en une journée. Ça donne rapidement un engrais qui sera de très bonne qualité.»
Si on peut en acheter dans des commerces, fabriquer son propre vermicompost n’est pas très compliqué. Il suffit de se munir d’un bac en plastique opaque, avec couvercle, dans lequel on va faire de petits trous et placer un mélange de terre, de papier, de carton découpé et/ou de sciure de bois, avant d’y ajouter des vers de terre, puis nos retailles et autres restants.
«Ma grand-mère prenait directement les vers de son jardin», raconte l’experte. Mais les plus efficaces, selon elle, ce sont les red wrigglers, qu’on appelle aussi (et ça tombe bien) les «vers de compost».
Éviter les problèmes
Mites, moucherons, jus de compost qui coule, odeur de pourriture… Pour ne pas subir tous les effets indésirables que peut provoquer l’installation d’un bac de compost, la clé est de maintenir l’équilibre dans le bac.
- On privilégie les résidus verts; tout le reste peut aller au compost municipal.
- On évite: les os d’animaux, les crottes de chat, les cheveux ainsi que les aliments très gras ou les huiles.
- On pense à faire de petits trous dans le bac pour que l’air circule et à ajouter régulièrement du papier ou du carton en petits morceaux pour maintenir l’équilibre en carbone.
- On peut ajouter des coquilles d’oeufs pour équilibrer le pH du mélange, mais il faut bien penser à les broyer en morceaux pour ne pas que les vers se blessent.
Composter dehors
En utilisant la même base – terre, papier et résidus verts – il est aussi possible de faire son compost à l’extérieur, sans l’aide des vers de terre, et en plus grande quantité. Dans un grand bac ou en faisant un simple tas entre quatre planches, le mélange de matière se décompose naturellement avec le temps pour se transformer en compost. Si le tas fait plus de 4 pieds de haut, il pourra d’ailleurs survivre à l’hiver.
Par contre, si elle demande moins d’entretien au quotidien, «cette méthode est beaucoup moins rapide; vous n’aurez pas de compost avant un an», prévient la jardinière. Et il faut penser à le brasser au moins une à deux fois par saison.
Quelle que soit l’option que vous choisissez, le résultat sera un compost de qualité, idéal pour servir d’engrais au potager ou pour vos plantes d’intérieur. «Et c’est aussi un style de vie qui permet d’être plus connecté avec ce qu’on consomme, croit Amy. En gérant nos déchets, on prend aussi conscience de ce qu’on gaspille et de notre environnement.»