L’opposition officielle à l’administration municipale réclame une enquête externe indépendante sur la gestion du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM). Cette requête fait suite au rapport de la CNESST sur les circonstances de la mort du pompier Pierre Lacroix diffusé hier.
Les embarcations du SIM ainsi que la formation des intervenants ont été mises en cause dans la mort du pompier Pierre Lacroix, décédé en octobre 2021 lors d’une intervention aux rapides de Lachine.
Les pompiers étaient intervenus dans les rapides de Lachine alors que la zone était interdite à la navigation depuis 2010. Dans un rapport datant de 2008, les embarcations utilisées par le SIM ont aussi été décrétées inadéquates pour intervenir dans ce secteur tumultueux. Cependant, ce rapport n’a refait surface que récemment, ce qui a soulevé l’opposition à l’administration Plante.
Dans un communiqué de presse, Abdelhaq Sari, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique stipule qu’«il ne fait pas de sens que le Service de sécurité incendie enquête sur le SIM comme l’a proposé l’administration».
Assumer la responsabilité
La demande d’Ensemble Montréal fait surface quelques jours après la diffusion du reportage d’Enquête sur l’interdiction de sauvetage aux rapides de Lachine. Dans une entrevue avec Métro, le porte-parole en matière de sécurité publique soutient que lorsqu’«il y a des personnes qui ont un désaccord avec l’administration, [il faut qu’elles] puissent s’exprimer et que leurs voix soient entendues, par le quartier général et par la population et les experts».
L’opposition officielle souhaite aussi que l’administration Plante prenne ses responsabilités pour aviser le public que le SIM n’intervient pas aux rapides de Lachine. Pour l’instant, aucune signalisation ne permet aux citoyens pratiquant des activités nautiques de le savoir. «Est-ce que madame la mairesse savait qu’il n’y avait pas de surveillance?» s’interroge M. Sari. «Avant d’inciter les gens, il faut leur dire que c’est à leurs risques et périls», conclut-il.
Ensemble Montréal soumettra une motion au conseil municipal du 24 octobre. Dans cette motion, l’opposition officielle demandera également à la Ville de Montréal d’allouer des fonds pour embaucher davantage de lieutenants-instructeurs en 2023.