Des histoires «accablantes et extrêmement choquantes». L’opposition officielle à l’Assemblée nationale demande à Québec d’ouvrir au plus vite une enquête publique afin d’éclaircir la situation au CHSLD Saint-Laurent, qui aurait confiné des résidents à leurs chambres pendant de longs mois durant la pandémie.
«Une commission d’enquête publique, et vite», a souligné vendredi la députée libérale locale, Christine St-Pierre. L’élue réagissait à une enquête du Devoir publiée en matinée.
On y apprend que des résidents de l’unité psychiatrique de ce centre d’hébergement montréalais auraient été enfermés derrière des demi-portes et privés de besoins de bases pendant plusieurs mois. «C’est comme si on était en cage», a confié une résidente au quotidien.
Les révélations sur le CHSLD laurentien font frémir des élues du Parti libéral (PLQ). Vendredi, dans un communiqué de presse, la porte-parole de la formation pour les aînés et les proches aidants, Monique Sauvé, a de nouveau exhorté le gouvernement de François Legault à mettre sur pied une commission d’enquête publique sur la gestion de la crise sanitaire.
«Nous faisons face à une nouvelle situation qui s’ajoute à la longue liste des événements tragiques survenus depuis le début de la pandémie», a martelé vendredi Mme Sauvé.
Le CHSLD Saint-Laurent, situé dans l’arrondissement du même nom, a fortement encaissé la première vague pandémique, il y a pratiquement un an. En douze mois, le centre d’hébergement a recensé 55 décès et 124 cas de COVID-19.
L’utilisation de demi-portes s’est faite en «dernier recours» pour limiter la contagion lors d’une éclosion de COVID-19, soutient le CIUSSS responsable, celui du Nord-de-l’Île-de-Montréal. Elles «ont été enlevées graduellement dès qu’il était possible de le faire. Elles ont toutes été retirées depuis le 26 février», a signifié vendredi dans un échange courriel la relationniste Séléna Champagne.
À la fin du mois de mai 2020, les Forces armées canadiennes dressaient un constat troublant de la gestion du CHSLD Saint-Laurent. Le haut taux d’absentéisme qui y a été observé aurait notamment contribué à la détérioration des conditions de vie au printemps.
Nouvel appel à une enquête
Voilà plusieurs mois maintenant que le PLQ et sa cheffe, Dominique Anglade, pressent Québec d’entamer une enquête nationale publique pour faire la lumière sur la gestion de la crise sanitaire.
Pour l’instant, l’opposition principale s’est butée à un avis de non-recevoir. Aux yeux du gouvernement Legault, les enquêtes ne manquent pas.
En août dernier, la commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, entamait des travaux pour évaluer les soins et les services fournis dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée depuis le mois de mars 2020.
Le Bureau du coroner doit, lui, se pencher sur le traitement des résidents du CHSLD Herron, à Dorval, où la COVID-19 a fait des morts par dizaine au printemps dernier. Mise sous tutelle par Québec, cette résidence est devenue un triste exemple des difficultés rencontrées dans les CHSLD.