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Inégalités sociales: les immigrants particulièrement touchés par la pandémie

Ambre Giovanni - Collaboration spéciale

Les inégalités sociales se sont creusées au cours de la pandémie, détermine-t-on dans un rapport, piloté par l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), se penchant sur l’impact de la pandémie sur les populations immigrantes. Ces derniers mois auront affecté leur santé et bien-être. 

Les travailleurs issus de l’immigration occupent souvent des postes dans des services dits «essentiels», notamment dans les secteurs de la santé et de l’alimentation. Les contacts sociaux sont inévitables, les exposant de plein fouet au virus. Par un effet domino, les membres de leurs familles et de leurs communautés sont aussi touchés. 

Entrave aux soins publics 

La situation des personnes immigrantes se complique du fait que l’accès aux soins est restreint en raison de l’absence de couverture médicale. Les immigrants ont un statut précaire et leurs familles sont en première ligne. Cela s’est particulièrement ressenti sur le plan du recours à la vaccination et aux tests de dépistage de la COVID-19. 

«La communication qui a été faite était destinée à la population globale. Les discours n’ont pas nécessairement été raffinés selon les différentes populations», indique le directeur général de l’ASPQ, Thomas Bastien, en entrevue avec Métro.

Précarisation financière

Des périodes de chômage ont été inévitables. En effet, les personnes en situation d’immigration sont présentes dans des secteurs professionnels durement touchés par la crise sanitaire et dans des postes plus précaires. 

Le rapport indique cependant que seuls 47% des répondants ont perçu une aide gouvernementale durant une période sans emploi. «Il y a des personnes qui avaient fait des demandes de statuts, donc il y avait une crainte de les mettre en péril», précise M. Bastien.

«L’insécurité financière a touché la moitié des répondant.e.s du sondage, qui ont craint de ne pas avoir la capacité à faire face à leurs obligations financières», indique le rapport. Créant de l’incertitude, ces différents facteurs sont des sources de stress psychologique. 

En plus de la perte d’emploi, l’inflation des denrées alimentaires et la hausse des loyers sont aussi des facteurs évoqués dans le rapport. Certaines familles vivaient ainsi dans des logements peu adaptés à leurs besoins, notamment au télétravail ou à l’école à distance.

Racisme et violence

Tout comme dans l’ensemble de la population québécoise, les phases de confinement ont accru la violence conjugale et familiale. L’ignorance du système et des ressources existantes alimente néanmoins la vulnérabilité des personnes immigrantes qui en sont victimes. 

Les personnes immigrantes et les minorités visibles ont également été la cible de harcèlement, d’attaques et de stigmatisation, particulièrement les communautés asiatiques, tenues responsables du virus dans plusieurs pays. 

Recommandations 

Le rapport formule dix recommandations, telles que le soutien à l’emploi, la régularisation des statuts ou l’offre de soins à tous. «On ne peut pas se permettre que ces travailleuses et travailleurs essentiels au maintien des services à la population soient malades ou souffrants: il faut en prendre soin», conclut Thomas Bastien.

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