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Ode aux photos et vidéos à 360 degrés

Le Grand Balcon au Musée d’art contemporain de Montréal. Les photos à 360 degrés paraissent (beaucoup) mieux en réalité virtuelle que dans les pages d’un journal. Photo: Maxime Johnson

Un nouveau genre est né. Si la technologie a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’être prête pour le grand public, force est de reconnaître que les photos et vidéos à 360 degrés ont un potentiel énorme, notamment pour nous permettre de sauvegarder des souvenirs réalistes et immersifs. Dommage que ce nouveau média n’existait pas dans ma jeunesse.

Une technologie en devenir
Les images à 360 degrés sont des fichiers qui reproduisent l’environnement capté tout autour d’une caméra numérique, ce qui permet de revoir exactement une scène comme elle s’est déroulée, et non dans un cadre limité comme celui d’une photo ou d’une vidéo.

Je me suis initié à ce nouveau média au cours des derniers mois avec la Samsung Gear 360, conçue pour être utilisée avec un téléphone Samsung, mais qui peut aussi fonctionner indépendamment. La caméra de 499 $ produit d’assez belles images, mais elle pourrait être améliorée de plusieurs façons. Son boîtier devrait, par exemple, être plus petit et elle devrait être dotée d’un meilleur capteur pour prendre des photos plus claires.

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La caméra à 360 degrés Samsung Gear 360.

Toutefois, c’est surtout le reste de l’écosystème qui a encore du chemin à faire. Les logiciels pour retravailler ses photos et vidéos sont rarissimes. Windows et iOS ne supportent pas vraiment le nouveau format, et les services pour regarder ou partager ses fichiers (comme Facebook) sont rares et généralement plus ou moins réussis.

Il faut d’ailleurs dire que le meilleur moyen pour regarder ses images est de le faire à l’aide d’un casque de réalité virtuelle, une technologie qui en est également à ses débuts. Bref, les caméras comme la Gear 360 sont déjà intéressantes, mais plus pour les utilisateurs précoces que pour le grand public.

Beaucoup de questions sans réponse
Il est encore trop tôt pour prévoir comment vont évoluer les photos et les vidéos à 360 degrés. Les premiers utilisateurs s’en servent souvent pour donner l’impression que le spectateur est au cœur d’un film (dans une montagne russe, par exemple), ou encore pour sauvegarder un paysage impressionnant – deux genres qui m’intéressent plus ou moins.

Pour moi, la technologie se démarque pour l’instant surtout par sa capacité à préserver des souvenirs: filmer un enfant qui souffle ses bougies, mais aussi tous les autres invités autour de la table, prendre une photo de groupe qui inclut celui qui tient l’appareil photo, conserver un souvenir de son appartement avant les rénovations, etc. Je paierais d’ailleurs cher pour revoir en réalité virtuelle l’appartement où j’ai grandi.Pas seulement les détails que je photographiais enfant, mais aussi ceux dont l’intérêt m’échappait à l’époque.

Contrairement aux photos et vidéos traditionnelles, dont les normes sont déjà bien établies, celles des images à 360 degrés restent encore à déterminer.

Les artistes devront aussi apprendre à composer avec cette technologie. L’application Android Sprayscape de Google permet bien de créer des clichés originaux, mais dans l’ensemble, les photos à 360 degrés sont souvent plus ou moins inspirées. Il faut dire que, sans cadre et sans véritables paramètres à ajuster, le terrain de jeu de l’artiste est limité. Les plus créatifs trouveront toutefois comment tirer le meilleur parti de cette technologie, j’en suis convaincu.

Contrairement aux photos et vidéos traditionnelles, dont les normes sont déjà bien établies, celles des images à 360 degrés restent encore à déterminer, peu importe qu’on soit un artiste, un photographe professionnel ou un simple amateur. Vaut-il mieux exploiter tout l’espace autour de l’appareil ou concentrer son attention sur un seul point? Les vidéos devraient-elles toujours être fixes?

Quand la photo à 360 degrés devrait-elle être privilégiée par rapport à la traditionnelle? Les limitations technologiques des photos et vidéos à 360 degrés m’ont empêché pendant plusieurs mois de m’intéresser à ces images. En analysant cette technologie pour ce qu’elle pourrait être, et non pour ce qu’elle est, je réalise par contre à quel point son utilisation pourrait exploser au cours des prochaines années. Il y a toutefois encore beaucoup de défrichage à faire pour que le genre puisse évoluer et gagner ses lettres de noblesse.

J’espère que ma famille et mes amis seront à l’aise dans leur rôle de cobaye, car j’ai bien l’intention de participer à cette évolution.

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