Montréal

Montréal frappe un grand coup pour son Grand Parc de l’Ouest

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, célèbre l'achat d'un terrain de 140 hectares dans l'arrondissement Pierrefonds-Roxboro pour son Grand Parc de l'Ouest.

Valérie Plante a annoncé l'acquisition de 140 hectares dans le Grand Parc de l'ouest.

L’administration de Valérie Plante prend un pas significatif en vue de la réalisation du Grand Parc de l’Ouest. La Ville de Montréal a acquis un terrain de 140 hectares dans Pierrefonds-Roxboro au coût de 73 M$ afin de faire avancer ce projet.

«Ce terrain va agir comme un pivot pour permettre aux Montréalais de circuler entre les différentes composantes de cet immense espace vert», a déclaré jeudi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui a aussi qualifié cette acquisition de «pièce maîtresse» du Grand parc de l’Ouest. 

L’acquisition de ce terrain, qui comprend des friches agricoles et des milieux naturels situés dans l’ouest de l’arrondissement, résulte d’une entente entre la Ville et le promoteur Grilli Développement inc.

Le terrain de 140,2 hectares acquis par la Ville (en orange) est situé dans le secteur ouest de l’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro.

Poursuite

Ce dernier fait partie du groupe de promoteurs qui veulent aménager 5500 logements dans Pierrefonds-Ouest dans le cadre du projet de Cap-Nature.

Grilli Développement a toutefois décidé de conclure des ententes à l’amiable avec la Ville, tandis que les autres promoteurs derrière ce projet ont entamé une poursuite de plus 170 M$ contre la Ville de Montréal.

«Dans tout Pierrefonds-Ouest, il ne nous reste plus que 50 hectares à acquérir», s’est réjoui Mme Plante. La mairesse a d’ailleurs confirmé que ce litige en Cour se poursuit, sans toutefois donner plus de détails.

Sur l’ensemble de la facture de cette transaction, 42 M$ proviennent de l’agglomération de Montréal. Les 29 M$ restants ont été tirés à même l’aide financière de 50 M$ accordée par Ottawa pour l’ensemble de ce projet.

«L’idée d’être plus résilient face aux changements climatiques, c’est non seulement de préserver des espaces humides, mais aussi de ne pas construire dessus, comme c’était prévu à l’origine», a laissé tomber Mme Plante.

Vague d’acquisitions

Ce terrain est le plus grand acquis dans les derniers mois par la Ville pour le projet de Grand parc de l’Ouest. La Ville a notamment déboursé 5,1 M$ à la mi-octobre pour acquérir un terrain de près de 10 hectares dans Sainte-Anne-de-Bellevue.

La Ville a aussi acquis la semaine dernière deux terrains sur L’Île-Bizard totalisant environ 25 hectares. Elle a par ailleurs approuvé mercredi un don d’un citoyen de Pierrefonds-Roxboro, Jean-Louis Julien, qui lui a offert un terrain vague de 2500 m2 afin de faciliter la concrétisation de ce projet. 

«Il y a beaucoup de bénéfices reliés à l’acquisition de milieux naturels, que ce soit la qualité de l’air, la lutte aux îlots de chaleur et les inondations», a réagi en marge de l’annonce le responsable des campagnes espaces verts et milieux naturels au Conseil régional de l’environnement (CRE) de Montréal, Emmanuel Rondia.

À terme, la Ville entend réaliser le plus grand parc municipal du Canada dans l’ouest de l’île. Cet espace vert aura une superficie de plus de 3000 hectares, ce qui équivaut à huit fois la taille du Central Park, à New York. Le territoire visé englobe entre autres les parcs-nature de l’Anse-à-l’Orme et du Bois-de-L’Île-Bizard ainsi que des terres agricoles et privées.

«Ça reflète notre vision dans l’ouest de l’île en matière de protection des espaces verts», a commenté à Métro la mairesse de Sainte-Anne-de-Bellevue, Paola Hawa, qui appuie ce projet.

Un parc dans l’est?

S’il appuie ce projet, Emmanuel Rondia demande à la Ville de ne pas négliger l’est de l’île.

«Il y a de grands besoins en accès à la nature dans l’est de l’île aussi», a-t-il rappelé.

«Il ne faut pas tomber dans le piège de la comparaison. Dans l’ouest de l’île, on avait des espaces verts qui sont à l’état naturel. Donc, de les protéger, ça allait de soi», a réagi Mme Plante.

Le Grand parc de l’Ouest en quelques dates:

2016: L’administration de Denis Coderre prévoyait protéger une partie de l’ouest de l’île tout en permettant le projet de Cap-Nature dans Pierrefonds-Ouest.

Mai 2017: Projet Montréal, alors dans l’opposition, propose plutôt de rejeter ce projet immobilier et d’inclure les anciennes terres agricoles de ce site dans un vaste parc national.

Août 2019: La mairesse de Montréal, Valérie Plante, dévoile la délimitation du Grand parc de l’Ouest lors d’une conférence de presse dans l’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro.

Septembre 2019: Un mois plus tard, des promoteurs immobiliers du projet de Cap-Nature lancent une poursuite de plus de 170 M$ en Cour supérieure contre la Ville et Valérie Plante. Ils affirment être victimes d’une «expropriation déguisée».

Décembre 2019: La Ville de Montréal annonce l’acquisition d’un terrain de 140 hectares dans Pierrefonds-Ouest pour faciliter la concrétisation de ce projet.

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