Julie Ringuette a beaucoup animé, joué la comédie pure et incarné les nunuches et les naïves. À son grand bonheur, l’actrice relève cette année le défi de personnifier des femmes fortes et autoritaires, l’ancienne danseuse Glenda dans la pièce Ladies Night et une policière dans la série Mégantic, qu’on verra plus tard cette année. Un tournant qu’elle espère significatif et qui l’incite à rêver d’encore plus grand… comme interpréter Diane Dufresne au cinéma, peut-être?
Au début de l’été 2020, Julie Ringuette annonçait aux auditeur.trice.s de CKOI qu’elle abandonnait Debout les comiques, émission qu’elle copilotait depuis deux ans. Alors enceinte de sa deuxième fille, Eva, qui allait naître en novembre de la même année, la jeune maman motivait bien sûr sa décision par des raisons familiales, mais aussi par un besoin de dépassement professionnel.
«Je le souhaitais depuis un moment, indique Julie, en entretien téléphonique avec Métro. Quand j’ai lâché la radio, oui, j’avais deux bébés et je trouvais que c’était rushant de me lever à 3 h du matin, mais il y avait aussi une envie de jouer, de me renouveler, de montrer aux gens mes autres facettes d’actrice. Oui, il y a la comédie, mais je peux jouer d’autres affaires! Cette année, je suis dans les femmes fortes, autoritaires, de caractère, et j’en suis très contente.»
Pourquoi pas Diane Dufresne?
C’est d’abord grâce à Un lien familial, adaptation télévisée du roman du même titre de Nadine Bismuth déposée sur ICI Tou.tv Extra l’an dernier – et qu’ICI Télé doit relayer cet automne –, que les astres se sont alignés pour mener Julie Ringuette à d’autres genres de rôles. Plusieurs ont encensé sa prestation dans la peau de Nancy, une esthéticienne de banlieue, célibataire délurée manquant un peu de manières, qui met le paquet pour séduire Guillaume (Maxime Allard), un homme beaucoup plus raffiné.
«C’était succulent de jouer ma petite niaiseuse, j’ai eu du fun au boutte!», s’amuse Julie.
C’est sur ce plateau que le courant a passé entre les producteurs Sophie Lorain (qui réalisait aussi Un lien familial) et Alexis Durand-Brault, d’ALSO, maison de production à l’origine de la série-événement Mégantic, relatant la catastrophe ferroviaire survenue dans la région en 2013, que Club illico doit dévoiler en cours d’année. À titre de réalisateur, Alexis Durand-Brault a vu Julie Ringuette en audition pour un personnage sélectionné, avant de décider de lui en confier un autre, celui d’une policière.
«Elle s’appelle Marie, précise Julie. Elle a existé et elle était sur place pendant la tragédie.»
«C’est la première fois que je joue quelque chose d’aussi fort. J’ai tripé et, honnêtement, c’est mon interprétation dont je suis le plus fière, à ce jour», ajoute l’artiste, qui trépigne d’impatience à la perspective de voir le résultat final de ce Mégantic très attendu.
Forte de ces récents accomplissements, Julie Ringuette se permet de fantasmer tout haut. En apprenant, fin 2020, qu’un film sera tourné sur la vie de Diane Dufresne (par le producteur Christian Larouche et le scénariste Sylvain Guy, aussi derrière le long métrage Confessions), notre touche-à-tout détentrice d’une formation en comédie musicale, qui chante, danse et imite, s’est tout de suite imaginée dans la peau de l’immortelle chanteuse. On ne sait toujours pas encore qui sera l’heureuse élue qui lui prêtera corps à l’écran, mais les noms d’Eve Landry et Christine Beaulieu ont déjà abondamment circulé.
«C’est moi, Diane Dufresne, s’exclame néanmoins Julie Ringuette. On ne m’a pas contactée, mais moi, je cours après la production parce que je voudrais jouer le rôle! Je l’ai dit à mon agent…»
«Ils sont niaiseux!»
D’ici là, Julie fera équipe avec son amoureux, Pascal Morissette, pour offrir un numéro comique sur la parentalité lors du gala ComediHa! de Laurent Paquin, à Québec, le 18 août prochain.
Mais, surtout, elle partira en tournée avec la bande testostéronée de Ladies Night, qui reprend du service dans une nouvelle mouture, près de 20 ans après la première création du spectacle, en 2002. En 2014, la production franchissait le cap des 500 représentations, données au fil des ans par des acteurs chevronnés comme Serge Postigo, Marcel Leboeuf, François Chénier, Guillaume Lemay-Thivierge, Luc Senay et Frédéric Pierre.
Et l’équipe derrière la pièce voit à nouveau très grand pour cette nouvelle déclinaison portée par les comédiens Joey Scarpellino, Denis Bouchard, Patrick Emmanuel Abellard, Guillaume Rodrigue et Sébastien Leblanc, espérant reprendre la route pour trois ans. La mise en scène est assurée par Denis Bouchard, qui signait la mise en place de la toute première vie de Ladies Night, il y a deux décennies.
Julie Ringuette, elle, avait applaudi Ladies Night pour la première fois il y a sept ou huit ans, à l’invitation de son collègue de la quotidienne 30 vies, Michel Charette, qui était de la distribution.
«J’en étais restée subjuguée pendant des semaines, avoue-t-elle. Je n’en revenais pas de voir ces gars-là, qui avaient des carrières établies, se mettre en bobettes! (rires) Je les trouvais tellement cool! Mon souvenir le plus marquant a été de voir Marcel Leboeuf flambant nu. Mais ce qui m’a frappée, au-delà de la nudité, c’est le guts que les gars avaient.»
Déjà, elle admirait le personnage de Glenda, que Sylvie Boucher a été la seule à défendre depuis les débuts de Ladies Night. Dans l’histoire adaptée de l’œuvre néo-zélandaise The Full Monty, Glenda apprend la séduction et l’art de la nudité à cinq chômeurs à l’éthique douteuse qui décident de s’improviser danseurs nus.
«Je trouvais Sylvie belle, élégante, avec un côté rock… Elle avait une autorité sans crier. Aujourd’hui, c’est moi, cette fille-là! J’ai le même rôle qu’elle, je n’en reviens pas. Et Denis Bouchard me l’a donné. C’est la première fois qu’on m’offre un rôle directement», s’enflamme Julie, toute pimpante.
La jeune femme assumera pleinement son côté «garçon manqué, one of the boys», dans les coulisses de Ladies Night le temps que durera la tournée.
«Ils sont vraiment excellents, mentionne-t-elle au sujet de ses partenaires de scène. On vient d’atteindre un niveau de stupidité extrême (rires). Ils sont extrêmement niaiseux! J’ai hâte que la « poutine prenne » entre nous, qu’on soit huilés, qu’on ait nos gags, qu’on soit assez à l’aise pour se taquiner et faire décrocher les autres de leur texte, pendant le spectacle.»
La première de Ladies Night aura lieu le jeudi 4 août, au Théâtre Desjardins de LaSalle. Le calendrier de tournée complet et les billets sont disponibles ici.