En tout début de soirée hier, les festivalier.ère.s des Francos ont eu un aperçu des propositions distinctives des six Révélations Radio-Canada 2023-2024, dévoilées fin mai.
Munie de sa guitare électrique, la Révélation en chanson, Marilyne Léonard, a ouvert le concert d’une heure sur la scène Brasseur de Montréal en jouant C’est ma lady, chanson qu’elle a dévoilée l’hiver passé, mais qui ne figure pas sur son premier album, Vie d’ange, paru en mai 2022.
L’autrice-compositrice-interprète, qui a assuré la première partie de M quelques jours auparavant, a ensuite présenté sa plus récente chanson, Gants blancs, pour laquelle elle a exploré une autre facette de son style, a-t-elle dit au sujet de cette pièce traitant de « traumas qui affectent les relations interpersonnelles d’aujourd’hui ».
Elle a conclu sa prestation avec Bateaux, embrassant de nouveau son côté scénique plus rock.
C’était ensuite live avec la Révélation rap, Parazar, qui s’est élancée sur scène avec Papel, avant d’entonner Case départ, chanson « très importante pour elle » tirée de son premier mini-album, C’est live, paru en 2021, puisqu’elle rend hommage à ses racines algériennes, a souligné la rappeuse.
C’est avec la très rythmée Oh la la, qui figurera sur son prochain mini-album, dont la sortie est prévue l’automne prochain, qu’elle a conclu sa prestation, les enfants sautillant à cœur joie sur le parterre.
Pour paraphraser l’animateur du concert, Nicolas Ouellet d’ICI Musique, c’était « du 7 à 77 ans bien ambiancé ».
Le trompettiste Rémi Cormier a pris le relais, la Révélation jazz faisant résonner son instrument sur The Hike, pièce agrémentée de percussions tirée de son album Glimpse, paru en mars passé.
« J’ai joué de la trompette au secondaire… je sonnais pas de même! », a badiné Nicolas devant la virtuosité du musicien.
A ensuite pris place sur scène la Révélation en classique, Elisabeth St-Gelais, fraîchement récompensée la veille du prestigieux Prix d’Europe, qui lui permettra d’aller se perfectionner à l’extérieur du pays — « c’est pas rien! », s’est exclamé Nicolas. Accompagnée d’une amie pianiste, la soprano a fait résonner sa voix grandiose le temps de Song to the Moon de Dvorak ainsi que Nmakaan’jik de Barbara Assiginaak.
La seconde la connecte à sa spiritualité autochtone, a-t-elle mentionné, un hommage aux forêts par l’entremise d’une femme corbeau. « C’est ce qu’on appelle un moment de grâce », a fort justement illustré l’animateur.
La Révélation en langue autochtone, Joseph Sarenhes, a ensuite présenté avec fougue trois chansons tirées de son EP Pride & Chains (2021). Le jeune auteur-compositeur-interprète, dont le répertoire se situe à cheval entre ses influences hip-hop et ses cultures wendates et guinéennes, a de surcroît démontré ses talents de danseur.
Dédiant Survivors, « inspirée de sa famille », aux Guinéen.ne.s, il a empoigné un djembé alors que sa sœur dansait au rythme des percussions… leur père, également danseur et musicien, faisant à son tour irruption sur scène. Un moment d’autant plus exaltant qu’il semblait impromptu!
Durant la festive Stand Up, aux sonorités R’n’B rehaussées de cuivres prééminents, Elisabeth St-Gelais et Rémi Cormier jouant saxophone et trompette, deux danseuses et un enfant vêtu.e.s d’habits traditionnels de pow-wow ont enflammé la scène.
La fête s’est poursuivie avec la Révélation en musique métissée, Waahli, qui a fait se trémousser la foule avec ses chansons aux influences haïtiennes Te revoir et Bliye sa (qu’il a dédiéeà la diaspora haïtienne de Montréal), tirées de son album Soap Box (2022), ainsi que Teke Fren.
Joseph Sarenhes s’est finalement joint au membre du collectif hip-hop Nomadic Massive le temps de l’ensoleillée dernière chanson, les artistes chantant et dansant au diapason.
À voir le sourire illuminant le visage des six Révélations Radio-Canada, leur plaisir à présenter quelques-unes de leurs créations était palpable. Plaisir qu’a pu partager un public hétéroclite, pour qui ces artistes brillants auront peut-être été des révélations.