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Parazar: l’épiphanie du rap

Nouvelle Révélation Radio-Canada en rap, finaliste des Francouvertes, festivals d’envergure, nouveau mini-album à l’automne : la rappeuse Parazar connaît une faste année. Photo : JF Galipeau/Métro Photo: JF Galipeau/Métro

La rappeuse Parazar connaît une faste année : elle s’est classée au deuxième rang du prestigieux concours Les Francouvertes, compte parmi les six nouvelles Révélations Radio-Canada 2023-2024 et réchauffera la foule en première partie du célèbre trio californien Cypress Hill au Festival d’été de Québec le 9 juillet

C’est sans compter qu’elle sortira un nouveau mini-album de huit titres l’automne prochain, Elle était une fois, pour lequel met la table un premier extrait, Oh la la. Cet opus, à paraître chez la maison de disques Bravo, succédera au mini de 2021 C’est live

Voilà donc une période en Or pour s’entretenir avec la rappeuse aux racines algériennes, dont la musique s’inspire notamment des sonorités old school et des influences raï, tributaires de ses origines. Le tout teinté de house et de rythmes exaltés. 

Parazar sortira un nouveau mini-album de huit titres l’automne prochain, Elle était une fois. Photo : JF Galipeau/Métro

De l’humour au rap 

Si c’est par hasard que l’artiste ayant grandi à Montréal-Nord en est venue au rap, son nom d’artiste, lui, n’est pas fortuit!  

C’est qu’à l’origine, la jeune femme d’aujourd’hui 25 ans se destinait à faire carrière en humour… jusqu’au jour où, il y a trois ans, elle s’est rendue en studio pour enregistrer une chanson — la toute première qu’elle a écrite — destinée à un projet d’humour. 

Vint l’épiphanie : elle allait rapper. « J’ai vu la réalité de faire des chansons et j’ai eu un coup de cœur », relate Houria de son véritable prénom, qui avoue s’être « cherchée » auparavant. 

« J’avais en tête d’être sur scène, mais je pensais que mon chemin me réserverait l’humour. Finalement, le rap est arrivé par hasard, et je me suis virée de bord! », rigole-t-elle. 

Bien qu’elle n’ait jamais composé ni écrit de chansons avant celle-là, l’artiste a changé de cap. Mais elle a gardé l’humour, précise la créatrice de contenu humoristique sur les réseaux sociaux et collaboratrice à la plateforme Mordu de Radio-Canada. « Ça fait toujours partie de moi! »  

Et ça, il suffit de voir sur scène la joviale et charismatique rappeuse, qui manie habilement chant et rap, pour en avoir la preuve.   

Bien qu’elle n’ait jamais composé ni écrit de chansons à l’exception d’une, destinée à un projet humoristique, il y a trois ans, Parazar a changé de cap, substituant le rap à l’humour. Photo : JF Galipeau/Métro

Tandem créatif 

Dans la foulée de sa révélation, Parazar a rencontré celui qui deviendrait son fidèle collaborateur, le compositeur Cherif El Hallak, alias Fifo.  

Elle se souvient encore de sa réaction lorsqu’elle lui a fait écouter l’unique chanson qu’elle avait créée. « Lui-même était étonné de la façon que ça sonnait pour une première fois », confie-t-elle humblement.  

Le duo s’est sans tarder attelé à la création de C’est live, né principalement en studio, là où fusionnent les idées du tandem, Parazar se connectant aux compositions de son complice et laissant ainsi jaillir rimes et mots, dit-elle. « On se comprend sans même parler, on se fait confiance. »  

À l’avenir, elle souhaite d’ailleurs que Fifo monte à ses côtés sur scène, où un DJ l’accompagne déjà.  

Parazar crée ses chansons en collaboration avec son complice compositeur Fifo. Photo : JF Galipeau/Métro

La musique de père en fille  

Comment ne pas être impressionné qu’en si peu de temps, Parazar ait écrit ses premières chansons et atteint la finale d’un concours musical d’envergure… avec seulement une poignée de concerts derrière les lunettes fumées?  

D’autant qu’elle confie que les concerts n’ont jamais fait partie de sa vie, pas plus que les festivals – la première fois qu’elle en a visité un, c’était Les Francos, l’an dernier.  

D’où vient cette patente fibre musicale? « C’était enfoui en moi, tout ça. J’ai probablement hérité de l’oreille musicale de mon père », indique Parazar, qui a en effet baigné dans la musique d’un papa multi-instrumentiste, qui jouait principalement de la trompette. « C’est un peu dans le sang. »  

« J’avais pour but de faire la même chose que mon papa », poursuit-elle. Ce qu’elle a accompli, jouant durant deux ans de la trompette à l’école primaire —  « ma première interaction avec la musique » —, avant de délaisser complètement la musique… jusqu’à son épiphanie en studio! 

Pour l’anecdote, Parazar se rappelle s’être butée à des réticences quand elle a voulu se joindre à l’harmonie de l’école. L’année scolaire étant entamée, les adultes appréhendaient le retard à rattraper avec les autres élèves. Devant son insistance, on lui a tout de même accordé un peu temps auprès d’un élève plus vieux.  

« Je me suis adaptée tellement rapidement que j’ai intégré directement l’harmonie! », raconte-t-elle, amusée. Oreille musicale, dit celle qui a également touché plus jeune au théâtre et à l’improvisation. 

« J’ai probablement hérité de l’oreille musicale de mon père », indique Parazar, qui a baigné dans la musique d’un papa trompettiste. Photo : JF Galipeau/Métro

Amour du rap 

Le rap francophone l’attire depuis très longtemps, relate Parazar, initiée au genre par son frère et sa sœur aîné.e.s, qui se partageaient un baladeur.  

Chanter en français, sa langue première, lui est venu tout naturellement, la rappeuse ponctuant ses textes de mots en arabe algérien, qu’elle parle très bien.  

Elle pourrait d’ailleurs tout à fait écrire une chanson entièrement en arabe ou complètement en français, fait-elle observer. « Tout est ouvert. J’y vais avec l’émotion du moment », explique Parazar. Bien qu’il lui arrive de s’inspirer de « périodes difficiles », elle adore créer des chansons « qui donnent envie de sourire, de fêter », dit-elle, radieuse. 

Rêver d’international 

Parazar aspire à faire voyager sa musique à l’international, d’aller là où l’entraînent ses beats. Ce qu’elle désire avant tout, c’est de varier les expériences, « sur le plan des shows, du public, de toute l’industrie musicale ».  

« Chaque pays peut fonctionner différemment. Je pense qu’en allant chercher de l’expérience un peu partout, ça va me permettre d’avoir un plus gros bagage », explique-t-elle. 

D’autant que ses chansons peuvent bien s’exporter, relève-t-elle, faisant remarquer que « le rap algérien se développe depuis quelques années ». 

« L’Europe, le Maghreb, je ne me donne pas de limites! J’aime laisser les portes ouvertes et continuer de marcher. Je prends ce qui s’offre à moi. » 

Nul doute que la sphère musicale lui réserve encore d’heureux hasards. 

Parazar fera trois prestations aux Francos : le 11 juin à 17 h (le spectacle Révélations Radio-Canada 2023-2024), le 13 juin à 17 h (Vitrine – Rendez-vous pros des Francos) et le 15 juin à 19 h. 

Parazar aspire à faire voyager sa musique à l’international, désirant avant tout varier les expériences. Photo : JF Galipeau/Métro

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