Dans les frigos des dépanneurs et sur les tablettes des boutiques spécialisées, les p’tites frettes à 2% d’alcool sont de plus en plus nombreuses ces temps-ci. Mais d’où nous vient ce nouveau penchant pour les bières ultra légères? Métro élucide le mystère!
On connaissait déjà les sessions, ces bières légères avec un taux d’alcool de 4 à 6%, mais c’est au tour des bières alcoolisées à environ 2% – qu’on appelle aussi les nano – de connaître leur heure de gloire.
«En boutique, on observe une vraie tendance depuis janvier/février: le sans alcool prend de l’ampleur et les gens vont aussi vers les nano», explique Benjamin Bousquet, gérant et conseiller à la boutique Le Bièrologue. «Depuis mars, on a même vu des microbrasseries développer une gamme entière de bières très légères.»
Du presque sans alcool
Un constat que fait aussi Marc-Antoine Gagnon, propriétaire du magasin spécialisé La Maison des Bières. «La demande est là et la plupart des microbrasseries ont maintenant au moins une bière faible en alcool ou sans alcool» pour répondre aux attentes d’une clientèle qui semble plus soucieuse de sa santé, renchérit-il.
Les bières à 2% sont parfois vues comme un bon compromis pour les personnes qui veulent réduire leur consommation d’alcool sans s’en priver complètement, constatent les deux spécialistes.
«Il y a une vraie demande entre la bière forte et le sans alcool, et c’est là que la bière à 2% se situe. C’est un entre-deux à la fois léger et goûteux», ajoute Benjamin Bousquet.
Parce que non, les nano ne goûtent pas l’eau! Blanches, blondes, rousses, sûres, IPA, elles sont tout aussi savoureuses que les bières fortes, nous assure Marc-Antoine Gagnon.
Pour la petite histoire
Ce type de bières serait hérité des bières anglaises «twopenny» confectionnées à partir des restes de moût déjà utilisés pour un premier brassage. Étant issues d’un deuxième brassage, ces bières étaient généralement bien moins fortes.
Aujourd’hui, pour obtenir des nano, les brasseries n’utilisent pas toujours cette méthode. Certaines s’assurent plutôt de stopper la fermentation avant qu’elle soit trop avancée pour avoir un taux d’alcool moins élevé.
Parfaites pour l’été
Puisqu’elles sont peu alcoolisées, les bières à 2% permettent de se désaltérer sans trop se déshydrater, ce qui en fait des bières de soif par excellence. Pas étonnant donc qu’elles soient «encore plus en vogue depuis qu’il fait chaud», confirme le propriétaire de La Maison des Bières.
Si elles semblent idéales en temps de canicule, rien ne nous oblige à nous en tenir seulement aux bières légères. Elles sont aussi «intéressantes dans un line up avec d’autres bières plus costaudes en alcool, remarque Benjamin Bousquet. C’est une bonne manière d’éviter la surenchère et de profiter plus longtemps de la soirée sans être ivre.»
5 nano d’ici à essayer
- Colibri d’Anna – À la Fût: un nano IPA aux saveurs fruitées tropicales à 2 % d’alcool.
- Nano Blonde – Oshlag: une blonde de style Kölsch légèrement houblonnée et amère à 2,5 % d’alcool.
- Ciel – Boldwin: une blanche ultra rafraîchissante, florale et légèrement fruitée à 2,5 % d’alcool.
- La P’tite Tranquille – Microbrasserie de Charlevoix: une India Red Session Lager aux saveurs d’agrumes à 2,5 % d’alcool.
- Gouin – Silo: une lager blonde légère mais pleine de goût, inspirée des bières tchèques, à 2,8 % d’alcool.
La série «C’est quoi l’buzz» décortique les plus récentes tendances de manière décomplexée. Faites vos «pense-bons» lors de vos prochains soupers en la lisant régulièrement dans la section Inspiration de Métro.