Jusqu’au 21 septembre, tous les mardis, BAnQ sort quelques-unes de ses archives de façon à les rendre disponibles aux yeux des passants. Derrière un kiosque, plusieurs bibliothécaires présentent les documents, dont le thème change chaque semaine. Parallèlement, une exposition se déroule sur la rue Sainte-Catherine, dans laquelle trois artistes exposent des illustrations créées à partir d’anciennes photographies de la ville.
Redécouvrir Montréal
Le mardi marque le jour de sortie d’archives marquantes des lieux qui entourent la Grande Bibliothèque, avec l’événement BAnQ sort de ses murs. Chaque semaine, un nouveau thème entoure les documents présentés comme des cartes anciennes, des toponymes officiels ou encore des lieux culturels. En ce mardi 10 août, c’était des affiches et des programmes de spectacle qui étaient de sortie. La bibliothécaire à BAnQ, Danielle Léger, faisait partie de l’équipe qui présentait des affiches de lieux et de personnages marquants du 19e et 20e siècle.
On y retrouvait par exemple une affiche de ce qu’étaient les Foufounes Électriques en 1899. Il s’agissait du Café Eldorado. Un café à la mode parisienne qui n’a duré que peu de temps; jusqu’à ce que la police de Montréal ferme l’établissement en 1901, en même temps que d’autres lieux de perdition dignes de l’époque. L’archive présentée était une partition musicale, un chant patriotique, qui faisait suite à un spectacle burlesque à l’Eldorado. On est donc bien loin de l’affiche de ce groupe de black métal suédois qui devait performer aux Foufounes Électriques en 2002, mais qui n’a pas pu pour des problèmes de visa. «On a plus de 200 affiches des Foufounes Électriques dans notre collection», ajoute fièrement Danielle Léger.
Des bénévoles sont aussi sur place lors des présentations pour apporter quelques connaissances et souvenirs de ces endroits.
Artistes et archives
Trois artistes ont accepté de prendre part au projet de la Grande Bibliothèque. Jimmy Beaulieu, Delphie Côté-Lacroix et Mathieu Potvin ont repris des images d’archives, avec l’aide de bibliothécaires, archivistes et documentalistes de BAnQ, afin de créer des œuvres inédites. En résultent des illustrations qui réinterprètent des bâtisses iconiques du quartier, comme l’UQAM, ou l’ancien asile de la Providence.
Les illustrations ne reprennent pas la photographie d’archive à l’identique, mais plutôt une scène particulière qui s’en dégage. Par exemple, pour l’Asile de la Providence, Delphie Côté-Lacroix a choisi de représenter une nonne en train de pousser une vieille femme en fauteuil roulant.
«J’ai choisi d’illustrer les bâtiments de l’asile du point de vue des jardins pour capturer ce petit îlot de calme en plein centre-ville», peut-on lire à côté de l’image.
La plupart des photographies sélectionnées par les archivistes de BAnQ encadrent les rues proches des Jardins Gamelin, lieu d’exposition des images.
«Quand on avance dans l’exposition on est capable de faire le tour du quadrilatère, c’est un peu le principe de plus tu connais le lieu dans lequel tu te trouves, plus tu as envie d’en prendre soin», explique la chargée de projet à la programmation à BAnQ, Eveline Martin-Archambault.