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Budget 2022: les partis d’opposition appuient la demande des organismes communautaires

De gauche à droite, Vincant Marissal de QS, Marie-Andrée Painchaud Mathieu du RIOCM, Frantz Benjamins du PLQ et Paul Saint-Pierre Plamondon du PQ.

Les trois partis d’opposition ont participé à une conférence de presse organisée par le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM) lundi matin. Le RIOCM demande au gouvernement une bonification des fonds octroyés aux groupes communautaires de Montréal en santé et services sociaux de 100 millions de dollars par année.

Au moment d’officialiser cette demande, le RIOCM a reçu l’appui de Québec solidaire, du Parti québécois et du Parti libéral du Québec. C’est une aubaine pour la coordinatrice du RIOCM, Marie-Andrée Painchaud-Mathieu.

Elle parle cependant d’un «budget de la dernière chance» pour les organismes communautaires. La coordinatrice insiste sur le fait que les applaudissements sont appréciés, mais «qu’il faut maintenant sortir l’argent».

Elle indique que les fonds d’urgence ou les fonds alloués par projet ne sont pas viables. Ils ne permettent pas aux organismes de trouver un équilibre. C’est notamment le cas en ce qui concerne le personnel. Celui-ci est en roulement constant en raison de fonds souvent alloués de façon ponctuelle et non récurrente.

À la fin d’un projet, vu qu’il n’y a plus d’argent, les personnes s’en vont, et ça ne permet pas de créer du lien dans la communauté.

Marie-Andrée Painchaud-Mathieu, coordinatrice du RIOCM

Les partis d’opposition se prononcent

Le Parti libéral du Québec a été représenté par le député de Viau et porte-parole en matière du travail, Frantz Benjamin.

Alors que le député de Viau souligne l’apport important du programme Initiatives de travail de milieu auprès des aînés vulnérables (ITMAV), il souligne toutefois qu’il manque de ce types d’initiatives à Montréal, notamment dans Montréal-Nord.

De plus, en tant que député pour des quartiers comme Saint-Michel, et même si celui-ci possède une de ces initiatives, il affirme y voir de la précarité et de l’inquiétude «dues à un sous-financement chronique». Pour M. Benjamin, le gouvernement a un rôle de prévention et d’intervention à jouer auprès de la population.

Même son de cloche pour le porte-parole de Québec solidaire en matière de santé, Vincent Marissal. Il déplore des méthodes de financement qui ne fonctionnent pas, comme le financement au projet.

Le député de Rosemont appelle le gouvernement à mettre en place une réelle politique communautaire. Il considère le financement actuel comme «de la charité» et souligne que «cela doit cesser».

M. Marissal demande également à la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau, de rencontrer les groupes communautaires.

Enfin, Paul Saint-Pierre Plamondon déplore avant tout les coupures faites par les gouvernements successifs à l’encontre du milieu communautaire.

Le chef du Parti québécois dénonce la déresponsabilisation des gouvernements successifs à l’égard des services publics. Ces gouvernements auraient procédé «en jetant ça dans la cour du communautaire et en disant “arrangez-vous”», selon M. St-Pierre Plamondon.

Il qualifie également les méthodes de financement de «dysfonctionnelles». «La CAQ rajoute des programmes non récurrents, mal ciblés, et difficilement accessibles en raison d’une lourdeur bureaucratique qui démotive et empêche le milieu communautaire d’accomplir sa mission.»

Réaction du gouvernement

Questionnée sur la réaction du gouvernement quant à cette annonce, Mme Painchaud-Mathieu affirme avoir voulu entrer en contact avec Chantal Rouleau au cours de leurs démarches auprès des élus et des députés. Elle déplore cependant le fait que «Mme Rouleau n’a pas souhaité [les] rencontrer».

Cela expliquerait aussi, selon elle, l’absence d’un porte-parole du gouvernement lors de la conférence de presse.

Contactée par Métro, Chantal Rouleau affirme de son côté que le gouvernement «a toujours répondu présent pour les organismes communautaires, en rehaussant et indexant notamment le Programme de soutien aux organismes communautaires de 90 millions de dollars depuis [l’]arrivée au pouvoir» de la CAQ.

Mme Rouleau affirme aussi travailler en ce moment avec d’autres collègues ministres à mettre en place des programmes de financement à la mission.

Chantal Rouleau indique de son côté y voir un changement de paradigme important pour les organismes. Enfin, la ministre soutient qu’elle veut continuer à tendre la main aux organismes communautaires.

La situation actuelle a poussé environ 4000 organismes à organiser une grève qui aura lieu du 21 au 24 février pour mettre de la pression sur le gouvernement. Ces organismes demandent un investissement annuel et récurrent de 460 M$ par année.

Une version précédente de l’article affirmait à tort que le financement à la mission était trop instable pour les organismes communautaires. En réalité, ces fonds à la mission viennent du PSOC et sont bénéfiques. Ce sont justement ces fonds que le RIOCM souhaite voir augmenter pour les organismes de Montréal. En contrepartie, ce sont les fonds alloués de façon ponctuelle et non récurrente qui déstabilisent les organismes communautaires.

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