Un total de 330 sacs à dos contenant des fournitures scolaires a été distribué le 17 août à 175 familles d’Hochelaga-Maisonneuve.
Cette distribution, qui incluait des denrées alimentaires, a eu lieu à l’école primaire Saint-Nom-de-Jésus et était chapeautée pour la première fois cette année par l’organisme Je Passe Partout, en collaboration avec de nombreux acteurs communautaires du secteur.
L’événement s’inscrit dans la traditionnelle Opération sac à dos du Regroupement Partage. Celle-ci couvre cette année 18 quartiers de Montréal, ce qui représente une distribution de plus de 5000 sacs à dos remplis de fournitures scolaires et de boîtes à lunch isolantes.
Métro a rencontré deux mères d’Hochelaga-Maisonneuve ayant bénéficié de cette aide leur permettant de démarrer l’année scolaire du bon pied.
Seulement l’essentiel
Mère de cinq enfants, Oumou vient chercher des sacs à dos et des denrées alimentaires depuis son arrivée dans le quartier en 2015. Bien que son conjoint et elle travaillent tous deux, l’inflation a un impact important sur leur panier d’épicerie.
«Les prix sont vraiment en hausse, déplore-t-elle. On prend seulement l’essentiel.»
Même constat pour Malika, mère de deux filles et qui était également bénévole lors de la distribution dans Hochelaga-Maisonneuve.
«On prend le nécessaire, surtout pour les besoins des enfants. Ils sont priorisés, explique-t-elle. Nous [les parents], on peut sacrifier [nos besoins].»
Résidant dans Hochelaga-Maisonneuve depuis 2017, Malika sollicite l’aide de l’Opération sac à dos depuis que sa fille aînée a commencé sa deuxième année du primaire. Cette dernière entrera en deuxième secondaire à la fin de l’été.
«Nous avons commencé à avoir besoin [de l’Opération sac à dos] quand les prix des effets scolaires ont commencé à augmenter, raconte-t-elle. Ça va aider. Le petit marché va aider aussi.»
Cette aide permet à la famille de Malika de conserver de l’argent pour d’autres achats, comme des souliers pour ses filles.
De plus en plus dramatique
Selon le Regroupement Partage, près d’un élève montréalais sur trois ne terminera pas ses études secondaires et cette moyenne s’élève à un élève sur deux dans certains arrondissements plus durement touchés par la pauvreté. Ce serait le cas d’Hochelaga-Maisonneuve, croit la directrice générale de l’organisme, Audrey Renaud.
«Malheureusement, ces statistiques sont en lien direct avec celles de l’insécurité alimentaire, explique-t-elle. Quand on est rendu à couper dans la nourriture, on s’entend que les enfants n’arrivent pas à l’école bien équipés avec un beau sac à dos.»
Selon Mme Renaud, la situation serait de plus en plus dramatique.
Le cocktail est parfait en ce moment, parce qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre incroyable et les parents n’arrivent plus à boucler les fins de mois.
Audrey Renaud, DG du Regroupement Partage
Une situation qui, selon elle, inciterait les parents et les employeurs à faire travailler des enfants. Un enfant sur trois serait en situation de pauvreté dans certains quartiers de Montréal, ajoute la DG.
Également frappé par l’inflation, le Regroupement Partage aidera 2000 enfants de moins cette année comparativement à 2021. Mme Renaud espère pouvoir remédier à ce problème grâce à la collecte de fonds qui a lieu en ce moment.
«Avec le surplus, on fait des achats imminents qu’on va redistribuer directement dans les services scolaires. Ainsi, si un enfant arrive mal équipé à l’école parce qu’il n’a pas bénéficié de l’Opération sac à dos, il pourra se faire donner [du matériel scolaire] directement sur place.»
Une distribution de 245 sacs à dos est prévue à Anjou ce vendredi.