Après avoir apporté beaucoup de joie dans les chaumières, les sapins de Noël sont mis sur le bord du chemin pour la collecte. Celle-ci permet leur transformation écologique pour éviter qu’ils deviennent un déchet.
Même si les dates changent selon les arrondissements, le ramassage des sapins se termine à Montréal à la fin janvier. Les arbres sont alors réduits en copeaux dans un des deux centres de récupération qui ont des contrats avec la Ville.
«Les copeaux sont destinés à des manufactures qui produisent de l’énergie à partir de chaudières. Le bois est brûlé et permet de réduire l’utilisation d’huiles lourdes», assure le porte-parole de la Ville de Montréal, Philippe Sabourin.
Après la dernière date de collecte, les sapins mis sur le chemin n’ont qu’une seule destination: l’enfouissement. «Les plus chanceux sont récupérés par la Ville pour en faire de l’ornementation autour des patinoires», indique M. Sabourin.
Au-delà des considérations environnementales, il y a aussi l’aspect sécuritaire à prendre en compte. «Nous encourageons fortement les gens à sortir leur sapin d’ici la fin du mois de janvier. Laissé à la maison, il sèche et représente un risque d’incendie», avertit le porte-parole.
La Ville a collecté 435 tonnes de sapins pour Noël 2019. En moyenne, elle ramasse près de 30 000 arbres. Cette année, la récolte pourrait s’élever à au moins 35 000. Montréal opère ce genre de collecte depuis 1995.
Avant de mettre son arbre de Noël sur le bord du chemin, il faut s’assurer de le dépouiller de ses décorations, sinon il ne sera pas ramassé. «Le sapin ne prendra pas froid dehors non plus. Pas besoin de l’enrober dans du plastique», rappelle M. Sabourin.
Cette année, la collecte devrait battre un record, selon les indications de la Ville. Certains fournisseurs rapportent des augmentations de 20 à 30% des ventes de sapins.
«Beaucoup de gens qui avaient l’habitude voyager durant le temps des Fêtes sont restés à la maison et ont préféré décorer», observe M. Sabourin.
Une fois la collecte passée, il sera toujours possible de se rendre à un écocentre pour se débarrasser de son conifère.
Autre avenue
Cependant, on peut le garder aussi dans sa cour ou dans son jardin l’hiver. «Il va se décomposer avec le temps et il va créer un habitat vraiment intéressant pour les oiseaux, par exemple», relève le représentant de la Ville. Cette solution est d’ailleurs préconisée par l’Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec.
«On peut le laisser là, jusqu’à la prochaine collecte des résidus verts qui aura lieu au printemps», renchérit la spécialiste en gestion des matières résiduelles à la Coop de conseils zéro déchets, Amélie Côté.
Pour cette spécialiste en environnement, la collecte de sapins permet d’en détourner un maximum de l’enfouissement
Certaines villes, comme Lévis, les utilisent pour faire du compost. Ils peuvent aussi être transformés en paillis.
Toutefois, la méthode pratiquée par Montréal s’expliquerait par la quantité importante d’arbres disponibles et la difficulté d’en faire du compost, par exemple.
«Le temps de décomposition d‘un sapin est relativement long et l’enfouissement n’est pas un lieu qui permet une gestion efficace des arbres. C’est ça qui doit baliser la décision», croit Mme Côté.
Malgré la difficulté de recyclage, le sapin naturel demeure un choix environnemental. Si on utilisait un arbre artificiel à la place, il faudrait en faire usage durant 20 ans pour compenser l’empreinte écologique de sa fabrication.